Actes Sud, 94 pages
Résumé:
Dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire, M. Deshimaru, taxidermiste du souvenir, prépare et surveille des "spécimens", tandis que la narratrice de ce récit, assistante et réceptionniste, accueille les clients venus confier au mystérieux spécialiste d’insolites bribes de leur histoire : des ossements d’oiseau, quelques champignons microscopiques, une mélodie, une cicatrice…
Amputée d’une infime partie d’elle-même depuis un accident du travail, la jeune assistante tombe peu à peu sous le charme du maître de ce lieu de mémoire malsain et fascinant.
Mon opinion:
Yôko Ogawa a le don d'envoûter son lecteur. J'avais beaucoup moins aimé Parfum de glace à l'époque, mais je me reprends avec L'annulaire qui est une plaquette vraiment fascinante. L'histoire ne dit pas tout. On a l'impression de flotter en plein mystère. C'est un texte étrange qui nous est livré, une histoire d'amour presque malsaine. Le livre baigne dans le mystère. Le laboratoire fascine et donne le frisson à la fois. Certaines parties du livre sont vraiment belles (quand la dame apporte au laboratoire une partition de musique par exemple) alors que d'autres parties sont découpées au scalpel, froidement, méticuleusement. C'est un récit un peu flou qui met presque mal à l'aise. Toutefois, l'auteur a le talent de rendre, en quelques phrases, une atmosphère si réelle de froideur, de tension, de mystère, mais aussi de pousser le lecteur à continuer la lecture.
Il n'en reste pas moins une histoire fascinante qui me réconcilie avec l'auteur et me donne envie de pousser plus loin la découverte. J'ai beaucoup aimé ce court récit!