Mettant en scène un Schwarzenegger (John Matrix) voyant sa fille kidnappée par un dictateur déchu sud-américain épaulé par un ancien membre de l'équipe à Schwarzy (l'inénarrable Bennett), Commando constitue un énorme morceau de n'importe quoi que l'on ne se lasse pas de revoir encore et encore, avec un plaisir intact, décuplé par la nostalgie d'une époque où les gros bras tenaient le haut du pavé du cinéma d'action. John Matrix détruira quiconque se dressera sur son passage afin de récupérer sa fille, jusqu'à un final surréaliste sur une île qui verra le héros venir à bout d'une centaine de soldats chargés de le tuer.
Mitraillettes, lances-roquettes, armes blanches, revolvers, machettes, scies circulaires, toutes les armes seront convoquées afin de sectionner, découper, transpercer, occire tout ce qui bouge. Nous aurons ainsi droit à une véritable apocalypse en règle de la part d'un Schwarzenegger alors au sommet de sa forme. Le duel final avec son ex-équipier Bennett, interprété par un Vernon Wells sosie de Freddy Mercury et dont l'interprétation confère au personnage une touche inattendue d'homosexualité latente, mérite son pesant de cacahuètes tant du point de vue des dialogues (le célèbre "crache ta vapeur sale pourriture" constitue peut-être la signature du film), que du montage totalement improbable (voir à ce titre la scène de la succession de coups de poings assénés par Matrix à Bennett, dans une soudaine accélération jubilatoire).
Commando constitue donc l'un de ces fleurons du film d'action de la décennie 80 dans lesquels des héros musclés venaient mettre une tannée à des centaines d'adversaires armés jusqu'aux dents, et qui bercèrent nos jeunes années de cinéphiles, au même titre qu'un Delta Force, qu'un Rambo II ou qu'un American Ninja.
Ou quand la jubilation nostalgique (non) coupable est à son paroxysme.