Rencontre inattendue au cœur de la ville, lorsque l'on vient de l'Hôtel de Ville et que l'on va vers la capitainerie en passant par le Volcan, la Cathédrale du Havre semble avoir survécu à tous les sacrifices du temps, à toutes les blessures commises par les guerres...
Mention est faîte d'une chapelle Notre-Dame de Grâce depuis le XIIème siècle. Cependant, c'est à François Ier, en 1517 que l'on doit les prémices de ce bâtiment, qui aurait vu le jour en 1520. Celle-ci fût d'abord construite en bois et en chaume, mais le sol havrais de l'époque ne se prêtait guère aux construction durable. En effet, la marais n'était pas encore totalement asséché, et la chapelle de subir le phénomène d'acqua alta, celui que l'on retrouve de nos jours dans la célèbre lagune de Venise. Ainsi, en 1536, l'on décida de construire la chapelle en pierre, et en 1540, de lui adjoindre une tour. Premier revers du temps, le bâtiment fût saccagé par les Huguenots en 1563. La première pierre du bâtiment actuel a été posée en 1575. Le Roi accorda une rente de 1500 livres par an pour mener à bien sa construction. La façade principale fût élevée entre 1611 et 1638. La chapelle devint alors église, et reçu un orgue, offert par le cardinal Richelieu. En 1694, l'église est endommagée par le bombardement des flottes anglaises et hollandaises. Puis la Révolution est passée par là, une pierre se détache de la corniche et tue un paroissien. Mais c'est durant la Seconde Guerre Mondiale que l'église eut le plus à souffrir... presque entièrement ravagé par les bombardement de Septembre 1944. Seule sa tour restait debout. On reconstruisit l'édifice à l'identique, et le culte pût reprendre en 1952. En 1974, le pape Paul VI signe le décret pontifical d'érection du diocèse du Havre, faisant du plus vieux bâtiment de la ville la cathédrale du Havre.
« Les blessures se cicatrisent, mais les cicatrices continuent de grandir avec nous. » S.Jerzy Lec.