Le shiatsu, qu’est-ce que c’est ?
Le shiatsu est une technique de massage d’origine japonaise qui utilise le toucher pour rétablir la circulation de l’énergie vitale, le Qi, dans les zones du corps où elle est en manque ou en excès. Il se pratique en exerçant une pression plus ou moins forte avec les pouces et les doigts, mais aussi avec les paumes, les poings, les coudes, les genoux et même les pieds, sur des points précis (les tsubos), situés le long des méridiens et régissant un organe ou une fonction spécifique.
En fonction du problème, le thérapeute fera appel à d’autres techniques (pétrissage, rotation des articulations, étirement ou vibration) pour éliminer les blocages, stimuler les points faibles et activer les forces naturelles d’autoguérison. Puisant dans la sagesse traditionnelle chinoise, le shiatsu envisage la santé de l’être humain dans sa globalité : physique, psychique et mentale. Il se base sur la théorie du Yin et du Yang, les 2 pôles de l’énergie, qui sont à la fois opposés et complémentaires. Ces 2 pôles, reliés aux Cinq Éléments, animent et préservent toute forme de vie dans l’Univers. Sur le plan psychique, le shiatsu ferait naître un sentiment de calme et de bien-être favorisant la concentration.
Un peu d’histoire
Au début du XXe siècle, le Japonais Tokujiro Namikoshi (1905-2000) a été à l’origine de la création du shiatsu moderne. Sa technique a commencé à prendre forme lorsqu’il n’avait que 7 ans et qu’il tentait de soulager les malaises de sa mère souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Il a constaté qu’elle se sentait mieux lorsqu’il usait de pression avec ses pouces au lieu d’effleurement et de massage. Ses maux ont finalement disparu et elle a vécu en très bonne santé jusqu’à l’âge de 88 ans. Namikoshi a mis l’accent sur la physiologie et l’anatomie et a délaissé la fonction des méridiens, pour rendre le shiatsu plus accessible au mode de pensée occidental.
Quelques années plus tard, un second maître, Shizuto Masunaga, réintroduisit les principes de base de la Médecine traditionnelle chinoise (Cinq Éléments, Yin et Yang, méridiens, etc.). On retrouve donc aujourd’hui 2 écoles de pensée principales, le Shiatsu de Namikoshi Sensei où le praticien n’utilise incidemment que ses doigts et ses paumes, et le Zen-Shiatsu de Shizuto Masunaga Sensei, plus basé sur la médecine chinoise.
En 1955, le ministère japonais de la Santé a reconnu officiellement le shiatsu comme médecine à part entière. En mai 1997, l’Union européenne le mentionnait comme l’une des 8 méthodes de médecine complémentaire reconnues dans ses 15 États membres. Au Canada, seuls l’Ontario et la Colombie-Britannique lui accordent une reconnaissance légale.
Applications thérapeutiques du shiatsu
Très peu d’études cliniques aléatoires rigoureuses portant spécifiquement sur le shiatsu ont été publiées jusqu’à maintenant. On l’utilise néanmoins pour soulager plusieurs troubles :
- rhumatologiques (arthrose, arthrite, lumbago, cervicalgie, torticolis);
- gynécologiques (nausées matinales durant la grossesse, soins post-partum, troubles du cycle menstruel);
- psychologiques (dépression nerveuse, anxiété, angoisse, toxicomanie, troubles sexuels);
- respiratoires (asthme, rhume, sinusite);
- digestifs (colite, constipation, vomissement).
On y a aussi recours dans des contextes de soins palliatifs et en cas de migraine, d’insomnie, d’énurésie nocturne, de saignement de nez et de maux de dents.
Recherches
Soulager les douleurs lombaires. Les résultats d’une étude quasi-aléatoire1 réalisée auprès de 66 sujets souffrant de douleurs lombaires ont démontré des différences significatives du degré de douleur et d’anxiété évalué après 4 traitements de shiatsu. Les auteurs rapportent que les sujets recommanderaient le shiatsu comme traitement à toute personne souffrant de douleurs lombaires. Cependant, ces résultats positifs ne permettent pas de tirer de conclusion définitive, notamment en raison d’une méthodologie déficiente, du petit nombre de sujets évalués et de l’absence de placebo.
Contribuer au traitement de la schizophrénie. Une petite étude pilote a montré que le shiatsu pouvait jouer un rôle dans la prise en charge de la schizophrénie2. Douze patients hospitalisés en clinique psychiatrique ont reçu, pendant 4 semaines, 2 séances de shiatsu de 40 minutes, 2 fois par semaine. À la fin de l’étude, une diminution des symptômes et une amélioration des réponses aux différentes grilles d’évaluation de la maladie ont été observées. Ces améliorations ont été maintenues après une période de 8 semaines.
Le shiatsu en pratique
Une séance de shiatsu se pratique sur une personne habillée de vêtements légers, généralement en position couchée sur un matelas posé au sol ou sur une table basse. Le shiatsu peut aussi se faire en position assise ou debout. À la première rencontre, le praticien procède à un bilan de santé par le toucher, l’écoute, l’odorat, l’examen du pouls et de la langue. Un traitement dure généralement une heure.
source : Passeport Santé
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