Etat chronique de poésie 1144

Publié le 27 février 2011 par Xavierlaine081

1144

Que faire de mieux ou de pire

Qu’être là dans la sourde attente

D’un rien qui soupire

D’une marche lente

*

Je t’ai ouvert ma porte

Tu es entrée pour ne plus ressortir

Tu te cramponnais à mon bras d’allégresse

M’offrais tes atours avec largesse

Nous ne savions rien faire de pire

Que de nous fuir de la sorte

*

Tu es entrée

Donc

Je n’avais rien demandé

J’étais depuis longtemps tapi dans l’ombre

Chat guettant la souris à venir

.

Tu es entrée

Faible je t’ai laissée faire

Dès lors notre vie fut un enfer

*

Tu prenais mon indifférence pour un soupir

Guettais mes moindres états d’âme comme un phare

Dans ta nuit tu frappais à toutes les portes

Si nombreux étaient-ils à t’ouvrir leurs bras

De fausse affection ils savaient te nourrir

Et toi

De tes plaintes tu savais les apitoyer

.

Les yeux attendris

Tu revenais matin

Ta langue n’était que fourbes reproches

Tes lèvres bâtons sur l’échine épuisée

.

Tu pleurais encore lorsque je larguais les amarres

Toutes voiles dehors je prenais un billet sans retour

Traversais les océans d’indifférences

Qui peuplent les abîmes insondables

Où les âmes en souffrance

Se noient sans un regard

.

Libre de tout port

Avec pour seule compagnie le cri des goélands

Le ciel lourd de mes souvenirs

Mes pas me menaient en des retraites obscures

.

Et toujours ta voix franchissait les ondes

Provoquait ici et là un tsunami de douleur

Après le séisme des cœurs blessés

*

Qui suis-je derrière cette porte

Le regard perdu vers les branches nues et tordues

Sinon cette pauvre vanité

Cette misérable plume

Ce clapotis insaisissable sur le grand lac des lettres

.

Les yeux par leur faiblesse

Ne savent pas lire grand-chose

.

Ils s’arrêtent parfois à ce qu’ils voient

Ne savent rien lire d’autre que ce monde linéaire et fade

.

Les yeux

A trop pleurer

Ne savent plus goûter aux mystères

Evadés d’une source d’eau vive

*

Un jour

Las des obstacles dressés sur ma voie de sagesse

Mon ombre se fera si légère qu’elle en viendra à s’éteindre

Ne serai plus alors qu’un souffle imperceptible

Posé sur quelques feuilles de printemps

.

Mon âme aura fait son chemin

Guidé par des volontés farouches

Les sirènes de liberté

Me tiendront par la main

En ce séjour définitif

D’où nul jamais ne revient

.

Qu’il soit beau ou laid

Qu’en savons-nous

.

Retourné à l’origine de tout

Je serai ce rien qui m’obsède

Tapi dans le silence de la page tâchée

.

Manosque, 21 janvier 2011

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