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Que faire de mieux ou de pire
Qu’être là dans la sourde attente
D’un rien qui soupire
D’une marche lente
*
Je t’ai ouvert ma porte
Tu es entrée pour ne plus ressortir
Tu te cramponnais à mon bras d’allégresse
M’offrais tes atours avec largesse
Nous ne savions rien faire de pire
Que de nous fuir de la sorte
*
Tu es entrée
Donc
Je n’avais rien demandé
J’étais depuis longtemps tapi dans l’ombre
Chat guettant la souris à venir
.
Tu es entrée
Faible je t’ai laissée faire
Dès lors notre vie fut un enfer
*
Tu prenais mon indifférence pour un soupir
Guettais mes moindres états d’âme comme un phare
Dans ta nuit tu frappais à toutes les portes
Si nombreux étaient-ils à t’ouvrir leurs bras
De fausse affection ils savaient te nourrir
Et toi
De tes plaintes tu savais les apitoyer
.
Les yeux attendris
Tu revenais matin
Ta langue n’était que fourbes reproches
Tes lèvres bâtons sur l’échine épuisée
.
Tu pleurais encore lorsque je larguais les amarres
Toutes voiles dehors je prenais un billet sans retour
Traversais les océans d’indifférences
Qui peuplent les abîmes insondables
Où les âmes en souffrance
Se noient sans un regard
.
Libre de tout port
Avec pour seule compagnie le cri des goélands
Le ciel lourd de mes souvenirs
Mes pas me menaient en des retraites obscures
.
Et toujours ta voix franchissait les ondes
Provoquait ici et là un tsunami de douleur
Après le séisme des cœurs blessés
*
Qui suis-je derrière cette porte
Le regard perdu vers les branches nues et tordues
Sinon cette pauvre vanité
Cette misérable plume
Ce clapotis insaisissable sur le grand lac des lettres
.
Les yeux par leur faiblesse
Ne savent pas lire grand-chose
.
Ils s’arrêtent parfois à ce qu’ils voient
Ne savent rien lire d’autre que ce monde linéaire et fade
.
Les yeux
A trop pleurer
Ne savent plus goûter aux mystères
Evadés d’une source d’eau vive
*
Un jour
Las des obstacles dressés sur ma voie de sagesse
Mon ombre se fera si légère qu’elle en viendra à s’éteindre
Ne serai plus alors qu’un souffle imperceptible
Posé sur quelques feuilles de printemps
.
Mon âme aura fait son chemin
Guidé par des volontés farouches
Les sirènes de liberté
Me tiendront par la main
En ce séjour définitif
D’où nul jamais ne revient
.
Qu’il soit beau ou laid
Qu’en savons-nous
.
Retourné à l’origine de tout
Je serai ce rien qui m’obsède
Tapi dans le silence de la page tâchée
.
Manosque, 21 janvier 2011
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