27/01/2008
Bank of America lève de l'argent frais
Bank of America se refinance sur le marché.
Sans tambour ni trompette, Bank of America vient de lever 13 milliards de dollars de façon à restaurer son capital. Le montant de l'opération peut sembler important, il est pourtant modeste par rapport à la taille du bilan de Bank of America qui dépasse les 1700 milliards de dollars, c'est moins de un pourcent !
On ne peut pourtant que constater que cette opération n'aura pour effet que de restaurer momentanément le capital. A titre d'exemple on peut signaler que la banque est exposée à l'immobilier non seulement au titre des particuliers mais également au titre des sociétés de promotion immobilière et de construction, pour plus de 80 milliards de dollars. Hors un retournement de la conjoncture dans l'immobilier a amené de nombreux sinistres dans cette activité lors du dernier Krach dans les années 90, une étude prévoit entre autre une baisse des prix de 10% dans l'immobilier commercial. Les rumeurs deviennent insistantes sur la faillite à venir de promoteurs, dans le domaine des centres commerciaux notamment. Le capital de la banque restera donc sous pression dans les mois à venir.
L'opération laisse la banque à la merci d'un ralentissement de l'activité ou d'une révision à la hausse de ses créances douteuses. L'intégration de Country-Wide n'a même pas encore commencé. Au surplus, on doit souligner que la banque a commencé à réduire ses effectifs dans divers métiers. Mais une politique de réduction drastique demanderait des provisions lourdes pour indemniser les salariés, à l'exemple de ce qui s'est produit pour Ford et General Motors.
Bank of America aura donc de la peine à conduire l'intégration de ses acquisitions, simplement parce que le moment est mal choisi pour initier les dépenses d'intégration nécessaires à la matérialisation de synergies. Le plan informatique de Citigroup visant à intégrer le groupe a été lancé tardivement et a plombé les comptes du groupe au début de 2007.
La pression est double sur le management de Bank of America, les mois à venir seront cruciaux, la baisse des taux de la FED vient en tout cas comme un ballon d'oxygène.
Auteurs: Eric Grémont
Entreprises liées: Bank of America , Citigroup