Symptômes et évolution des phobies

Publié le 27 février 2011 par Darouich1
Comment reconnaît-on une phobie ? Peut-elle se confondre avec d’autres troubles ? Quand apparaît-elle et comment évolue-t-elle ?

Symptômes

La phobie se reconnaît à la présence de plusieurs des symptômes suivants, qui doivent être présents sur une période excédant un semestre :
  • une peur irraisonnée, intense et excessive de certains phénomènes, ou de la simple représentation mentale de ces phénomènes,
  • une réaction anxieuse immédiate lorsque le sujet est confronté au phénomène redouté,
  • une conscience du caractère excessif et non justifié de la crainte,
  • un évitement systématique des situations redoutées pouvant entraîner des problèmes dans les relations sociales, personnelles ou professionnelles.

Troubles proches

Pour qu’une phobie soit caractérisée, le sujet ne doit pas souffrir d’un autre trouble qui pourrait mieux expliquer son état :
  • le trouble obsessionnel-compulsif,
  • l’anxiété généralisée,
  • la schizophrénie (dans le cas des phobies imaginaires),
  • la personnalité paranoïaque,
  • le stress post-traumatique.

Inné et acquis

  • La plupart des phobies présentent un caractère familial, surtout les phobies type sang-injection-accident et animal. Cela ne signifie pas nécessairement que ces phobies sont inscrites dans les gènes des parents transmis aux enfants : si le cerveau est soumis au cours de son développement précoce à des stimuli aversifs forts, il peut conserver par la suite la mémoire de ces micro-traumatismes, et favoriser des comportements d’évitement irraisonné.
  • L’héritabilité des phobies, qui peut néanmoins être évaluée avec les enfants adoptés (qui partagent ou non la phobie de leurs parents biologiques dont ils sont séparés), se situe entre 0,25 et 0,40 selon les études et les phénomènes concernés. Les déterminations génétiques les plus fortes concernent la peur des animaux et des certaines situations sociales.
  • Qu’une partie des phobies soit d’origine biologique plutôt qu’environnementale n’a rien de surprenant : au cours de l’évolution des primates, certains milieux (comme les milieux ouverts ou les plans d’eau) et certaines situations (comme le fait d’être confronté à une araignée, un serpent, un bruit de gros animal) représentaient des dangers objectifs, la crainte à leur encontre manifestant un avantage adaptatif.

Évolution

  • Les phobies de la petite enfance sont habituellement surmontées à l’âge adulte.
  • La phobie est cependant plus difficile à vaincre lorsqu’elle a pour origine un événement traumatique comme une morsure de chien ou un début de noyade : le sujet utilise alors cette base objective pour consolider une protection cognitive de type négatif et aversif.
  • Lorsque la phobie ne disparaît pas avec l’adolescence, ou lorsqu’elle fait irruption à l’âge adulte, les taux de rémission sont assez rares (moins de 20 % des cas). En l’absence de traitement, le patient doit alors vivre avec ses angoisses.
  • Ces angoisses peuvent se révéler relativement anodines (il n’est généralement pas très grave d’avoir une peur même panique des araignées ou des serpents) ou invalidantes (les phobies situationnelles et sociales peuvent représenter un vrai calvaire).