J’ai fait cette photo en allant à la mer la semaine dernière. On allait s’allonger sur le sable pendant que des dizaines de milliers de cadavres sont allongés sous ces petits cailloux, coincés les uns sur les autres. Les quelques centaines de croix presque parfaitement alignées rappellent que la mort a fait une razzia le jours de bagay la. Comme la plage déserte où on allait s’allonger, cet espace qui empilent des êtres humains repose dans un espace désert. Ils seraient près de 150 000 personnes à reposer en paix dans ce lieu anonyme. Autour, rien ne distingue cette fausse commune, seuls les regards curieux la dénichent. Loin de tout, loin de tous. C’est un peu comme si ces croix avaient été installées pour les journalistes du monde entier qui sont venus faire leur travail le 12 janvier 2011. Dans combien de temps ces croix ne seront plus là pour témoigner qu’il y a eu un 12 janvier 2010 ? On pourrait constater un paradoxe dans cette société pour qui 1804 est toujours d’actualité, 2010 n’existerait déjà plus. Comme s’il fallait faire une croix sur son passé.
J’ai fait cette photo en allant à la mer la semaine dernière. On allait s’allonger sur le sable pendant que des dizaines de milliers de cadavres sont allongés sous ces petits cailloux, coincés les uns sur les autres. Les quelques centaines de croix presque parfaitement alignées rappellent que la mort a fait une razzia le jours de bagay la. Comme la plage déserte où on allait s’allonger, cet espace qui empilent des êtres humains repose dans un espace désert. Ils seraient près de 150 000 personnes à reposer en paix dans ce lieu anonyme. Autour, rien ne distingue cette fausse commune, seuls les regards curieux la dénichent. Loin de tout, loin de tous. C’est un peu comme si ces croix avaient été installées pour les journalistes du monde entier qui sont venus faire leur travail le 12 janvier 2011. Dans combien de temps ces croix ne seront plus là pour témoigner qu’il y a eu un 12 janvier 2010 ? On pourrait constater un paradoxe dans cette société pour qui 1804 est toujours d’actualité, 2010 n’existerait déjà plus. Comme s’il fallait faire une croix sur son passé.