Elle a tout osé : depuis l’offre de soutien « sécuritaire » au régime de Ben Ali, à l’escapade business en famille dans le jet privé d’un homme d’affaires proche du régime tunisien. Les mauvais sondages ont eu raison d’elle. Elle est désormais le maillon faible, que Sarko s’apprête à nous livrer en pâture, pour son dixième remaniement en un peu plus de 3 ans.
Pas de doute : Sarko se bonifie. Alors qu’il lui avait fallu plus de 4 mois pour se débarrasser du peu fréquentable Woerth, il aurait réussi à se séparer de MAM en moins de 2 mois. Comme quoi, plus sa cote de popularité baisse, plus il apprend le métier. Peut-être qu’à des scores proches de ceux du PC, il réussira (enfin) à donner l’illusion.
Mais Sarko restant Sarko, le débarquement de MAM tant attendu fait un peu brouillon. Annoncé hier par la presse, on suit en effet d’heure en heure le remaniement qui se prépare, sans que rien ne se décide. Aux déclarations des uns succèdent le ballet des conseillers à la Lanterne et les pronostics des journalistes. Jamais agonie de ministre n’aura duré aussi longtemps.
Heureusement, MAM, en bon petit soldat gaulliste, continue d’y croire et vient égayer cette longue et roborative séquence par un trait de son désormais légendaire humour : ainsi se dit-elle « à 100% mobilisée » , depuis le Koweït où on l’a envoyée « faire la ministre » sans risquer une quelconque émeute anti-française. Détail qui ne manquera pas de faire sourire de la part d’une ministre, dont on annonce la démission pour le lendemain.
Mais hélas, le « Ben Ali, dégage ! » crié par les populations que MAM survolait en avion et en famille à Noël semble être revenu en boomerang à la face de notre très martiale ministre. Et c’est désormais un « MAM dégage » que semblent lui signifier ses amis d’hier (Sarko le premier qui lui avait fait passer un mot de soutien en plein conseil des ministres).
Plus que quelques heures donc pour celle qui a théorisé son rôle avec le désormais célèbre : « Quand je suis en vacances, je ne suis pas ministre des affaires étrangères. » Est-ce à dire que n’étant plus ministre, MAM prendra des vacances ? Dommage alors que son ami le voyagiste tunisien n’ait plus guère le vent en poupe et que la villa achetée par ses parents et qui faisait partie d’un des projets phare de Ben Ali risque fort de rester au stade de plans. Comme la carrière de MAM ?