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MÉDECINS LIBERAUX, vous avez dit mesures vexatoires?

Publié le 26 février 2011 par Santelog @santelog

FDA prescription Unanimes, les syndicats de médecins libéraux demandent le retrait des mesures dites «vexatoires» de la loi HPST. Deux mesures symboliques, introduites dans la loi par des parlementaires animés par le souci d'apporter des réponses aux attentes de la population en matière d'accès et de continuité des soins sont au centre des préoccupations.

  • la déclaration d'absence obligatoire des médecins libéraux aux ARS pour garantir la continuité des soins,
  • le contrat santé-solidarité destiné à pallier la pénurie de médecins.

Ces deux mesures, réponses certes malhabiles et timides aux besoins des malades de trouver un médecin quand et où ils en ont besoin y compris pendant les vacances, ponts et jours fériés et dans les territoires qui s'apparentent à ce qu'il faut bien appeler des «déserts médicaux», ne seront de toute façon jamais appliquées. Aucun médecin ne sera sanctionné pour ces manquements aux besoins essentiels de la population en matière d'accès et de continuité des soins.

Comme depuis que la médecine libérale existe, toutes les mesures d'intérêt public annoncées à l'encontre des médecins libéraux sont retirées ou oubliées lorsque des élections approchent.

Le monopole des soins de premier recours sans les conséquences : La loi HPST réforme en profondeur notre système de santé. Elle définit notamment des niveaux de recours aux soins et délègue le premier recours, c'est-à-dire la réponse aux premières demandes des malades, aux médecins généralistes.

Il est ainsi dévolu aux médecins généralistes une forme de monopole des premiers soins.  

Les députés et sénateurs ont tenu à signifier que ce monopole, geste de confiance fort, allait de pair avec la couverture de tout le territoire et la réponse organisée quelque soit l'heure ou le jour. On ne peut que se ranger à leur avis. Comment imaginer en effet que la population ne puisse faire valoir son droit - garanti par la Constitution - à être soigné et pris en charge dans des conditions de qualité et sécurité optimales que dans certains départements et à l'exclusion des périodes de fêtes ou de vacances?

Les syndicats représentatifs de médecins libéraux tous unanimes dans le rejet des contraintes seraient sans doute bien inspirés de songer aux conséquences de leur actuel discours qu'on peut résumer en une exigence de faire ce qu'ils veulent quand et où ils le souhaitent et à défaut de répondre eux-mêmes aux demandes des malades, de les envoyer à l'hôpital. Ce discours corporatiste est bien entendu assorti de l'incessante demande de moyens supplémentaires. Pourtant, par-delà la charte libérale de 1927 si chère aux syndicalistes, la population française attend des engagements de qualité et de sécurité des soins. Les patients ont des droits et l'honneur des parlementaires est de répondre aux malades avant de répondre aux lobbys des médecins libéraux.

Les syndicats de médecins libéraux doivent proposer des mesures réellement applicables et un engagement de les appliquer pour répondre aux demandes de soins à toute heure et en tous lieux. A défaut d'autre mesures leur seront imposées.

Les deux mesures contestées de la loi HPST dont nous parlions plus haut constituaient un message de responsabilité. Les retirer aujourd'hui face à la pression corporatiste de tous syndicats de médecins libéraux relève du renoncement et de l'encouragement à l'irresponsabilité.

Il est impensable que la santé puisse être organisée par des représentants syndicaux passéistes, quand tant de professionnels se dévouent avec compétence et sont prêts à assumer leurs responsabilités. Une nouvelle contractualisation plus citoyenne et respectueuse des besoins des malades est nécessaire.  

Auteur : Dr Martial Olivier-Koehret, Médecin généraliste en zone rurale, ancien président de syndicat de médecins libéraux. Animateur des EGOS et de la concertation HPST.

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