de Steven Millhauser
Le livre de poche (avril 2010)
1ere parution en France : Albin Michel,(1975)
445 pages
Résumé
Étrange titre pour un premier roman non moins étrange, écrit par un jeune Américain de vingt-neuf ans alors inconnu. Dès sa parution en 1975, cet ouvrage inclassable recevait le prestigieux prix
Médicis étranger et révélait Steven Millhauser comme l’un des auteurs les plus singuliers de sa génération.
Ce récit, par un biographe de onze ans, de la vie d’un enfant prodige mort en laissant une œuvre méconnue, est devenu un livre culte. Véritable tour de force littéraire autant qu’intellectuel, il
propose une subtile parodie du genre biographique et fait référence aux plus grands maîtres de la littérature : Franz Kafka, Thomas Mann ou Vladimir Nabokov.
Mon avis : prochainement
Tout d'abord un grand merci à Blog o book et Le livre de poche pour ce partenariat.
Que dire de ce livre? Le narrateur est un petit garçon d'une douzaine d'années Jeffrey Cartwight, qui , raconte ses années d"enfance avec son petit voisin, Edwin Mullhouse, enfant de
quelques mois son cadet et mort à 11 ans . Sorte de genèse d'une biographie , c'est le premier livre que je lis de ce genre là. Du reste , cet ouvrage est considéré comme inclassable par de
nombreux avis plus avertis que le mien.
Il faut dire qu'Edwin Mullhouse est un sujet de choix pour le petit Jeffrey. Edwin est passionné par les histoires et dans sa dernière année va se lancer dans l'écriture de Cartoons, sorte de
bande dessinée; Jeffrey voit en son ami un futur géant de la littérature.
Ce livre est divisée en trois parties datées: Les années jeunesse de 0 à 6 ans , celles de maturité de 6 à 9 ans et enfin les dernières années de 9 à 11 ans dont les charnières
correspondent à peu près au rapport d'Edwin avec la lecture et l'écriture: années analphabètes, alphabètes puis littéraires. A la fois donc biographie d'Edwin, c'est aussi la génèse du "chef
d'oeuvre " d'Edwin.
J'ai trouvé remarquable la façon dont Steven Millhauser arrive, avec des mots d'adulte, à retranscrire les émotions, pensées, envies, doutes de ces 2 gamins.Avec du rcul, on s'aperçoit combien,
vues par le prisme del'enfance, les choses peuvent être différentes, déformées. Edwin Mullhouse est un enfant normal, peut être plus fragile que les autres et sujet à la dépression, or
Jeffrey le voit comme un artiste génial et lui vous une sorte de culte,( alors que, dans les faits, Jeffrey semble plus précoce et équilibré qu'Edwin)
J'ai également beaucoup apprécié le style dense et classique de cet auteur qui excelle dans les longues descriptions et réussit le tour de force de retranscrire, avec un niveau de langage soutenu
lesborborygmes et autres vagissements des bambins
Seule petite ombre au tableau: je me suis parfois ennuyée dans les contemplations et les longues descriptions.
Néanmoins, je suis complètement 'accord avec ceux qui considèrent que ce livre est un chef d'oeuvre. Le petit Robert (2004) nous dit : Chef d'oeuvre = oeuvre accomplie en son genre, ce livre
étant assez unique en son genre, alors oui c'en est un.
Steven Millhauser vit dans l'Etat de New York. Il est l'auteur de La Vie trop brève d'Edwin Mullhouse... (prix Médicis étranger 1975), Portrait d'un romantique, La Galerie des jeux, Le Royaume de
Morphée, Le Musée Barnum.