Le problème des cartes de cinéma illimité, c'est qu'elles peuvent donner des idées vraiment saugrenues. Comme par exemple de passer une semaine à aller voir de gros nanars pour ensuite déterminer lequel était le plus pourri. C'est donc armée de ma carte UGC et de cookies que je suis partie à la recherche du film le plus naze du moment. J'ai sélectionné cinq films : Sex Friends, Halal Police d'Etat, Toi, moi et les Autres, Justin Bieber : Never Say Never, et Rien à Déclarer. Et le lauréat n'est pas celui que l'on croit.
Sex Friends, de Ivan Reitman.
Une meuf (Natalie Portman) et un mec Ashton Kutcher) couchent ensemble. Ashton (j'ai oublié le nom des personnages) la kiffe bien et aimerait bien continuer avec elle. Sauf que Natalie ne veut pas s'engager, alors elle lui propose d'être sex friends. Mais évidemment ça se complique car le mec finit par tomber amoureux d'elle (normal, c'est Natalie quand même). Le pitch est donc presque le même que celui de Love & Autres Drogues (plus connu sous le nom de "Jake Gyllenhaal tout nu" puisque c'était le seul intérêt de cette comédie romantique cucul la praline sorti il y a deux mois). J'espérais que Sex Friends soit aussi niais, comme ça j'aurais pu trouver enfin quelque chose à redire à propos de Portman, mais le problème, c'est que ce film est drôle, que les deux acteurs sont convaincants et beaux, et qu'on passe un bon moment. C'est certes cliché, mais pas TANT que ça. EN plus Ashton lui fait une playlist spéciale menstruations, et ça c'est vraiment trop cool. Sex Friends est donc l'exemple type du film "plaisir coupable".
Toi, Moi et Les Autres, de Audrey Estrougo
Ok, je n'avais pas réussi à trouver en Sex Friends l'histoire d'amour gnangnan que je cherchais, mais je pouvais toujours me rabattre sur Toi, Moi et les Autres. Le synopsis est digne d'un Roméo et Juliette des temps modernes : Gabriel (appelez-le Gab) est un jeune fils de riche qui va bientôt se marier mais bam, il rencontre juste avant une fille, Leïla, qui vit dans une cité. Il tombe fou amoureux d'elle, ce qui peut être compréhensible car quand ta fiancée se trouve être Cécile Cassel, tu fais tout pour éviter le mariage. Donc voilà, c'est le big love mais soudain la meilleure amie de Leïla se fait arrêter car elle est sans-papiers. Eh oui, Toi, Moi et les Autres c'est aussi une réflexion sur l'expulsion des étrangers par l'état français, un thème intéressant mais traité ici trop simplement pour pouvoir rendre le film captivant. Et si encore il n'y avait que les clichés... Mais non, le plus gros problème ici est qu'Audrey Estrougo a décidé de faire une comédie musicale. Vous me direz que cela peut marcher parfaitement, Les Chansons d'Amour en sont la preuve même. Mais n'est pas Christophe Honoré qui veut. Au lieu de chansons originales par Alex Beaupain, on a droit à des reprises de tubes affligeants, comme "Tout le Monde Il Est Beau" de Zazie. Et les acteurs ne chantent même pas bien. Si Benjamin Siksou était moche, je serais sortie de la salle de cinéma avant la fin.
Rien à Déclarer, de Dany Boon
C'est l'affiche qui peut attirer le plus de beaufs ce mois-ci. On suit les aventures d'un petit poste de douanes à l'heure de l'ouverture des frontières européennes. Il y a le douanier belge francophobe (Benoît Poelvoorde) et son homologue frouze (Dany Boon) qui se marierait bien avec la soeur de ce premier. Ça a l'air pourri hein ? Pourtant c'est beaucoup moins irritant que Bienvenue Chez les Ch'tis, c'est même le plus souvent drôle. Bon, nous avons là une comédie française grand public comme on en trouve déjà des tas dans les bornes de DVD à louer, mais on ne s'ennuie pas vraiment. Surtout qu'il y a de grandes chances pour qu'il y ait au moins un mec dans la salle qui s'amuse à tout commenter à voix haute "Oh elle était drôle celle-là !", "Attention Dany, il y a les trafiquants de drogues qui arrivent !", "Ahaha énorme". Mon dieu, deviendrai-je une beauf moi aussi ?
Halal, Police d'Etat, de Rachid Dhibou
Après les beaufs, dites bonjour aux bolosses ravis de retrouver Eric et Ramzy dans une nouvelle comédie. L'inspecteur Nehr-Nehr et son poteau persuadé qu'il a été enlevé par les extra-terrestres sont envoyés par la police algérienne pour enquêter sur des meurtres perpétrés dans les épiceries de Barbès. Evidemment cette équipe de choc est une brêle et le spectateur va de situations rocambolesques en situations idiotes. Oh, on rit trois-quatre fois, apprend une pognée de blagues racistes, mais la plupart du temps, on se demande surtout ce qu'on fout ici. Le second degré c'est chouette parfois, mais là c'est juste lourd. Je crois que je tiens mon film sur-naze du mois.
Justin Bieber, Never Say Never, de Jon Chu
Ah, j'attendais avec impatience de voir ce film pour me moquer des minettes pré-pubères qui seraient dans la salle. Pas de bol, le vendredi matin, j'étais la plus jeune de la séance. Comme le titre l'indique, Justin Biber, Never Say Never est un documentaire qui retrace la success-story de la nouvelle idole des gosses de primaire et de collège. Ce qu'on ne devine pas par contre, c'est que ce film est une formidable oeuvre de propagande, super bien filmée et montée. En une heure quarante-cinq top chrono, Jon Chu peut transformer la meilleure des personnes ( = moi ) en potentielle nouvelle fan de Justin Bieber. Oui vous avez bien lu. Never Say Never te montre comment un petit canadien d'une ville ennuyante au possible a réussi à devenir une superstar et remplir le Madison Square Garden en seulement vingt-deux minutes grâce à la sueur de son front, son talent, et les réseaux sociaux, moult documents vidéos filmés par Maman Bieber quand Justin était petit et extraits de concerts à l'appui. Ce film est beaucoup trop dangereux, éloignez-vous de lui si vous ne voulez pas vous aussi vous faire avoir, c'est un ordre.
Au final, cette cure de films pourris-quoique-pas-tous-en-fait aura été divertissante la plupart du temps, j'ai rencontré des spectateurs qui ne vont jamais dans les mêmes salles de cinéma que moi habituellement, et je me retrouve maintenant amoureuse d'Ashton Kutcher, presque-fan de Justin Bieber, et plus tolérante envers Dany Boon, me voilà bien.