Après le succès de «Million Dollar Baby» Clint décide de traiter un épisode fort célèbre de la seconde guerre mondiale et du conflit qui opposa les USA à l'empire Nippon, à savoir la bataille d’Iwo Jima. Cette bataille reste gravée dans les livres d'histoire et les mémoires grâce à la célèbre photo qui voit les marines américains plantés la bannière étoilée au sommet du mont Suribachi. Dans un premier temps Clint décide de parler de l'histoire de cette célèbre photo et des conséquences qu'eu celle-ci sur les hommes qui sont dessus. C'est donc un film de guerre bien particulier que met en chantier Clint Eastwood, et même si Steven Spielberg produit on est assez loin dès le début de «Il faut sauver le soldat Ryan» même si là aussi, on voit débarquer les marines. Comme souvent, Clint fait passer les hommes avant toute idéologie, on le verra par la suite. Si dans un premier temps il s'intéresse au sort des américains, Clint n'oublie pas que dans un conflit il y a des hommes dans les 2 camps, c'est pourquoi il décide assez rapidement de faire à la suite de son premier film un second qui sera centré sur les Japonais qui combattirent à Iwo Jima. Là aussi il choisit une approche singulière, Clint préférant toujours se faire conteur que cinéaste spectaculaire. Ayant retrouvé de nombreuse lettres écrit par les soldats Japonais présent à Iwo Jima à leur famille, c'est au travers de celle-ci que leur histoire est raconté. Voilà donc l'approche choisit par Clint Eastwood pour raconté la bataille d'Iwo Jima, 2 films, un du point de vue américain, un du point de vue japonais et pour explorer chacun de ces deux point de vue une histoire marquante.
Le premier de ces deux films est donc «Mémoires de nos pères», premier film mis en chantier et premier film tourné par Clint. Les décors de celui-ci serviront en grande partie au second. Le budget estimé à environ 80 millions de dollars est assez conséquent par rapport aux budgets moyens dont sont dotés les films de Clint Eastwood mais ne permet pas non plus de faire un film de guerre spectaculaire. Même si on a le droit à une scène de débarquement assez grandiose, Steven a du le conseillé, la majorité du film est assez sobre. Son accueil timide aux USA et dans la majorité du monde s'explique probablement par la difficulté à identifier le genre du film qui est assez particulier. Film de guerre sans vraiment en être un, les gens ne savait pas trop à quoi s'attendre en allant le voire. Le film raconte l'histoire des marines qui ont planté le drapeau américain sur l'île d'Iwo Jima depuis leur débarquement sur l'île jusqu'à la fin de leurs jours. Le film explique aussi pourquoi cette photo à fait le tour du monde et a été importante pour les Etats-Unis afin de connaître un dénouement favorable à ce conflit. Qu'en est-il des qualités cinématographiques du film. Avec tout ce qu'on vient de voire il est claire que l'on ne peut pas reprocher à Clint un manque d'originalité dans son approche. En plus d'avoir la volonté d'expliquer le pourquoi du comment d'une photo célèbre, le film à un coté éducatif assez important, Clint fait un second film en se tournant complètement du coté opposé, là où au mieux dans un film de guerre classique les motivations du camp adverse ont le droit à un traitement expresse et souvent à aucun, Clint leur consacre un 2nd film entier. Pour ce qui est de la forme, on peut toujours faire quelques reproches. L'histoire de « Mémoire de nos pères » est parfois un peu difficile à suivre. La partie du film qui se passe aux Etats-Unis à parfois du mal à se marier avec celle qui se passe à Iwo Jima. Le jeu d'acteur n'est pas non plus transcendant même s'il reste tout à fait correct. Si ce film n'avait pas été suivit de « Lettres d'Iwo Jima » il perdrait beaucoup de ses qualité. Sinon comme d'habitude Clint fait valoir ses qualités habituelles à savoir sa sobriété et une photo magnifique. Car si l’approche est intéressante c’est qu’en ayant la même histoire raconté de 2 points de vue, les 2 histoires se complète et chacune s’enrichit de l’autre. Je pense qu’il faut considérer chacun des films comme étant la moitié d’un ensemble, surtout pour « Mémoires de nos pères ».