Le secrétaire d’État à la Fonction publique, Georges Tron, rapporte que les agents publics touchent plus de 50 % des économies liées aux suppressions de postes : “En 2009, on était plutôt à 70 %”, a-t-il assuré..
- Un départ à la retraite sur deux n’est pas remplacé dans la fonction publique de l’État et, en échange, les fonctionnaires devaient voir, sur leur feuille de paie, revenir la moitié des économies dégagées… !
La Cour des comptes l’a clairement établi dans un rapport d’octobre 2010. À les en croire, l’économie brute liée au non-remplacement des départs à la retraite s’élève à 800 millions d’euros et l’enveloppe reversée aux agents à 700 millions. Soit une faible économie de 100 millions d’euros…
- De plus, en 2009 et 2010 à l’Éducation nationale, les projets de budgets tablaient successivement sur 13 500 et 16 000 suppressions de postes. Mais, à cause du moindre nombre de départs en retraite, ce sont finalement 9 989 et 13 000 emplois qui ont été supprimés. Le plus gros employeur de l’État n’est pas le seul à avoir connu cette » mauvaise anticipation ». La meilleure preuve en a été le vote en catastrophe, fin novembre 2010, d’une rallonge de 930 millions d’euros pour la paie des fonctionnaires. …
Bien sûr, à long terme l’économie devrait être réelle : en moyenne, un fonctionnaire de l’État coûte 1,52 million d’euros aux caisses publiques sur l’ensemble de sa carrière, retraite incluse. La suppression de 30 000 postes par an reviendrait donc à une économie de long terme de 45,6 milliards d’euros…
Sur ces deux informations ( recueillies chez « Acteurs publics »), l’une nous paraît irréelle, puisque nous n’avons pas vu d’augmentation de salaire (à l’exception de celle prévue par le changement d’échelon) durant ces dernières années !
- Alors, cette économie servirait-elle à payer les nombreux contractuels qu’il faut embaucher pour combler le déficit en fonctionnaires résultant de ce non remplacement. ? Ce qui est certain, c’est que les salaires des fonctionnaires sont bloqués pendant 3 ans.
- A moins que cette somme ne soit pas redistribuée en salaires mais en « amélioration » des conditions de travail, en prime s’il y a lieu, et autre investissement d’équipements (informatique, …) ce que prévoyait d’ailleurs, la Lolf.. ? Chaque administration en fait ce qu’elle veut: il n’y a aucune négociation ni transparence sur cette utilisation… ! Qu’en est-il de ces fameuses « primes »… ?
- Il est vrai que l’avancement automatique à l’ancienneté des fonctionnaires fait augmenter la masse salariale… De plus, la défiscalisation des heures supplémentaires, grignotent aussi ces économies réalisées par les suppressions d’emplois…
Avant d’envisager de supprimer des postes, n’aurait-il pas été plus judicieux, dans la fonction publique en général, de s’interroger sur les missions à remplir ?