Dans le marasme économique dont se complaisent à végéter bon nombre d’opérateurs de la grande ile durant cette transition, il y a une certaine catégorie d’opérateurs que l’on voit au quotidien mais à laquelle on ne fait pas particulièrement attention qui commence à proliférer dans le pays et plus particulièrement dans la capitale : des opérateurs d’origine « africaine » comme on aime à les qualifier pour citer ceux qui viennent du grand continent. On avait plutôt l’habitude de fustiger les opérations commerciales des ressortissants indo-pakistanais il ya une quinzaine d’années, il y a ceux qui tentent de vilipender l’apparente opportunisme des commerçants et opérateurs chinois, mais ce dernier « quinquennat » a vu l’essor extraordinaire des opérateurs d’origine africaine dans la grande ile. Pour l’Afrique en particulier, on sait que les filières des pierres précieuses subissent la loi du monopole, et n’y entre pas qui le veut !
L’exclusivité qu’ont eu les sri-lankais et autres thaïlandais sur le marché des pierres précieuses a finalement révolue car africains se sont engouffrés dans la brèche à Madagascar. Il n’est plus rare de voir tout au long de l’avenue de l’indépendance d’âpres négociations concernant des pierres brutes ou semi-taillées, et les africains gagnent de plus en plus de terrain dans ce secteur. Mais en faisant un tour également du côté de Tsiazotafo et Behoririka, l’on commence à s’étonner de voir des commerçants et négociants africains qui ont pignon sur rue. Ces derniers tiennent boutique et se positionnent comme des concurrents sérieux pour les nationaux dans la même catégorie d’activité. Loin de dénigrer ces « immigrés » du continent noir, la grande question n’est rien d’autre que ce qu’il en est réellement pour les visas et autres autorisations de travailler sur le territoire malagasy pour les ressortissants étrangers. Apparemment, il n’ya rien de plus facile pour ceux qui veulent s’émigrer de s’installer et « d’opérer » dans le pays. Rien que pour Tsiazotafo par exemple, plus de la moitié des commerces qui ont accès à la rue sont tenus par des africains, avec des produits quasi-similaires à des prix défiant toute concurrence. Mine de rien mais le pays devient tout doucement un eldorado pour ceux qui viennent du grand continent. Un pays où il fait bon de prospérer dans le commerce et négoce en tout genre.