Le 3ème concerto pour piano de Sergueï Rachmaninov est certainement celui que je préfère. Je dois sa découverte à une sublime version de Martha Argerich, accompagnée de Riccardo Chailly, à la tête de l'Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin. Ce concerto, réputé pour être d'une difficulté technique certaine pour le soliste est attrapé à bras le corps par Martha Argerich qui, avec un toucher incidsif, percutant et des phrases taillées à la serpe, révèle la densité de la pâte sonore de ce concerto dont les enchevêtrements harmoniques et les ruptures rythmiques sont proprement diaboliques. Elle embarque l'orchestre dans un tourbillon dont il ne sort d'ailleurs pas totalement indemne. Quelle puissance, quelle fougue.
Ci-dessous, extrait du premier mouvement (allegro "man non troppo" : Rachmaninove avait le sens de l'euphémisme !).