Et voici que l’on évoque la démission de MAM au profit d’A. JUPPE ; un jeu de chaise musicale. Il est dommageable de voir ce gouvernement prolonger au-delà du raisonnable cette gouvernance par ce type d'artifice. MITTERRAND comme de GAULE et J. CHIRAC ont usés de l'opportunité d'une dissolution. Les motifs sont toujours différents, parfois même obscurs mais les dissolutions ont toujours apportées au pays une mise en conformité des élus avec la volonté populaire de la période.
Pour J. CHIRAC la décision de dissoudre l'assemblée était un faux acte manqué car dans cette course-poursuite pour se débarrasser du pouvoir la droite et les conseillés de l' Elysée (dont A. JUPPE et D. VILLEPIN) ont parfaitement réussis. Rien de tel qu'une cohabitation pour faire faire le sale travail au camp d’en face. Mais N. SARKOZY n’est pas J. CHIRAC, loin s’en faut.
Que veut dire aujourd'hui gouverner, face à un peuple qui n'a même plus envie d'être représenté par cette équipe usée jusqu’à la corde ? Ce n’est pas le remaniement qui modifiera l’opinion publique dans ce pays mais bien la mise en situation d’une gauche en attente. La seule chance pour lui de faire événement serait de travailler de façon originale à sa réélection en provocant la gauche en une mise en situation brutale et inattendue. Rien ne peut remplacer l’exercice des responsabilités ; il apporte nécessairement la part de modestie qu’une trop longue situation d’observation érode et il contribue à étouffer le malaise grandissant qui, tout comme de l’autre côté de la méditerranée, pourrait apporter des bouleversements inattendus…
Faute d'une telle initiative, c'est non seulement la fracture sociale, mais la fracture du politique lui-même qui grandit. Les deux pôles de la représentation (le peuple et l’assemblée) étant définitivement séparés. C'est ainsi que les non-représentés, les non-représentables, les exclus de la démocratie comme Marine Le PEN et Jean Luc MELENCHON continueront d’incarner les véritables espoirs au travers de leurs radicalités. La rencontre avec D. VILLEPIN sera-t-elle porteuse d’une réflexion de cet ordre ? Il y a fort à parier que les mêmes conseils n’apporteront pas les mêmes résultats...
* J’emprunte le titre à un édito pertinent de Laurent DUBOIS dans la Croix du Midi (pour mémoire une excellente lecture de l’actu locale).