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Et encore un Gvain pour bien débuter l'année...

Publié le 25 février 2011 par Raphael57

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La France a pris la présidence du G20 le 12 novembre 2010 et la présidence du G8 le 1er janvier 2011, pour une période d’un an, avec pour chantiers prioritaires la réforme du système monétaire international, la volatilité des prix des matières premières et la gouvernance mondiale. Rien que ça ! 

Souvenez-vous des déclarations tonitruantes de notre omniprésident concernant sa présidence du G8 et du G20. D'un côté il avait l'ambition affichée de limiter la spéculation sur les prix afin d'éviter les crises alimentaires, bien que pour l'instant ce ne soit pas la spéculation qui puisse être tenue pour responsable de la hausse des cours des matières premières agricoles (voir mon billet à ce sujet). De l'autre, ne faisant jamais dans la mi-mesure, il prônait de changer "les règles du jeu dans tous les domaines", comme si l'économie n'était au fond qu'un jeu, à l'image de ces traders qui pianotent sur leurs ordinateurs tout en ayant un téléphone à chaque oreille...

Tout ceci ne tient évidemment pas compte de la réalité de la situation et des antagonismes existants. Comme l'affirmait Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, de nombreux problèmes subsistent et l'un d'entre-eux s'appelle Chine. Cette dernière avait catégoriquement refusée que l'on stigmatise le montant de ses réserves, qui s'élève à 2 847 milliards de dollars d'après la Banque populaire de Chine (+18,7% en un an !), et sa stratégie de taux de change avec le dollar, le yuan étant clairement sous-évalué. Mais au-delà du seul péril jaune, les pays émergents comme le Brésil ne veulent surtout pas qu'il y ait de régulation des cours des matières premières agricoles, tant leurs recettes d'exportation en dépendent... et ne cessent de gonfler avec les hausses de cours ! 

Aussi, pour ne pas perdre la face et obtenir un accord in extremis, il fut décidé que, pour les travaux futurs du G20, il ne serait plus fait référence à cet indicateur des réserves de change qui déplaît tellement... Au final, on ne conservera que les déséquilibres internes (déficits publics, dette publique, épargne privée) et la balance commerciale. Bref, il y a des problèmes macroéconomiques, pour les résoudre rien de mieux que de faire comme si certains d'entre-eux n'existaient pas ! C'est ainsi que la France a pu obtenir un joli communiqué, plus proche de l'amphigouri du reste que de la prose diplomatique, pour afficher une pseudo-unanimité entre les grands argentiers du monde...

Seul demi-point positif, pour éviter les sommes pharaoniques englouties par les G8 et G20 de Toronto en 2010, la France a décidé de ne pas payer l’hébergement des accompagnateurs (les "sherpas" dans la jargon diplomatique) et de demander à des entreprises privées d'offrir des cadeaux (on appelle cela des partenariats, sic !). Ainsi, Hermès a offert un foulard à chacun des 55 dirigeants, Renault et PSA ont fourni les véhicules et la maison Pierre Hermé a proposé des macarons ornés de drapeau des délégations !

Au final, ce G20 finances est revenu à 2,7 millions d'euros, la moitié étant à la charge du ministère des finances et le reste à la Banque de France. Tout ça pour ça ? 


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