Demain, le XV de France rencontrera l’équipe d’Angleterre de rugby au stade de Twickenham pour la 3ème journée du Tournoi des 6 nations. Ce match, plus communément appelé « crunch » a toujours eu une saveur particulière, par son caractère décisif entre les 2 nations favorites du Tournoi et par l’animosité régnante entre les 2 pays. Cette année, le Crunch sera d’autant plus important que la France et l’Angleterre sont seules en lice pour le Grand Chelem et se rencontreront probablement en ¼ de finale de coupe du monde en octobre prochain.
L’enjeu est donc important et comme à son habitude, le match a commencé dans la presse. Marc Lièvremont, entraineur du XV de France a déclaré qu’ «autant dire les choses sans hypocrisie, on a un peu de mal avec les Anglais.», alors que pour Lawrence Dallaglio, ancien 3ème ligne du XV de la rose, «Les Français ont du souci à se faire. Une équipe, auteur du Grand Chelem, qui encaisse trois essais à domicile (face à l'Ecosse, 34-21) n'est pas une équipe inoubliable, n'est pas faite du bois dont on fait les grandes équipes.»
Or, cet ancien joueur anglais est connu pour avoir soutenu et même déclaré sa flamme au XV de France dans un spot publicitaire pour Nike, l’équipementier des équipes de France et d’Angleterre. Ce spot avait été diffusé en 1999, juste après la victoire de la France face à la Nouvelle Zélande en ½ finale de la Coupe du monde. Après l’élimination de l’Angleterre en ¼ de finale et de l’Afrique du Sud la veille dans l’autre ½ finale, la France restait le seul représentant de la marque à la virgule dans la compétition avant de défier l’Australie équipée par Reebok pour la victoire finale.
Cette publicité m’avait beaucoup marquée et étonnée à l’époque puisque je ne comprenais pas comment un joueur anglais pouvait soutenir le XV de France en connaissant la grande rivalité entre les 2 équipes et la personnalité de Dallaglio, pas du tout réputé pour être un joueur très fair-play. Elle illustre tout simplement qu’un contrat de sponsoring peut pousser à faire des choses inconcevables et humiliantes. Il n’est pas encore né le Français qui soutiendra le XV de la rose, et comme le dit notre ami anglais, "vive les Bleus".