Un mois de février chahuté côté emploi

Publié le 25 février 2011 par Permutjob

La bonne nouvelle du mois concerne la baisse du chômage en janvier avec près de 20 000 demandeurs d’emploi en moins. La plus forte baisse depuis le début de la crise souligne-t-on au Ministère de l’Emploi.

Même si l’annonce est encourageante, les demandeurs d’emploi ne se laissent pas endormir et redoublent d’originalité pour se faire remarquer : Alain Gutton, alias « Super Candidat », a organisé un salon de l’emploi sur 5000 m² pour lui tout seul ! L’histoire ne dit pas s’il a trouvé le Saint Graal…  Julien Prévieux lui est l’auteur d’un recueil de lettres de non-motivation qu’il a envoyées 7 ans durant à 1000 recruteurs ! Si ses lettres ne lui ont pas apporté un emploi, elles auront été la genèse d’une reconversion !

Côté entreprise, Leclerc fait son buzz malgré lui en lançant une petite annonce suspecte aux premiers abords : «Leclerc recrute un vendeur brun-blanc». Une offre qui choque à tort quand on apprend que dans le jargon de la grande distribution, le terme « blanc » désigne l’électroménager et « brun » le hifi !
Carrefour lui se fait remarquer côté pile et côté face : plébiscité pour son site carrières et emplois, élu meilleur site de l’année, Carrefour est aussi inquiété par ses salariés qui le trainent devant les tribunaux pour des salaires inférieurs au Smic… Comme quoi…
Et côté mauvais élève, la Poste cumule 250 CDD en 23 ans pour une seule et même salariée qui sera finalement indemnisée de 56 000 €uros.

Tandis que du côté du Ministère de la Formation on met en place un plan contre l’illettrisme des salariés, du côté des Recruteurs, on apprend que 18% des entreprises françaises n’attachent aucune importance à l’orthographe des CV et autres lettres de motivation… L‘indulgence gagnerait donc les Recruteurs… Tandis que 37% des recruteurs allemands recalent un CV avec une seule faute d’orthographe, seulement 5% des recruteurs français suivent le pas !
L’anecdote qui aura marqué le monde des RH ce mois-ci aura été celle de ce mail « secret » envoyé par erreur à 300 employés. Un mail qui contenait le tableau d’évaluation nominative des salariés en vue de leur évolution salariale et hiérarchique dans l’entreprise.

Pas d’emploi sans salaire, et de ce côté-là les nouvelles sont mitigées :
Même si certains secteurs comme l’industrie de la plasturgie et de la métallurgie enregistrent des accords sur les hausses des salaires, même si les salariés restent confiants sur le maintien de leur emploi cette confiance s’amenuise sur l’évolution de leur pouvoir d’achat.
Le patron de la Caisse des Garanties de Salaires tire la sonnette d’alarme. L’association, chargée de régler aux salariés les payes en lieu et place des sociétés défaillantes, croule sous les contentieux. Même si les comptes sont à l’équilibre, les dommages et intérêts obtenus devant les Tribunaux de Prud’hommes deviennent de plus en plus lourds et grèvent la caisse…
Les cadres eux sont sans doute un peu plus optimistes. Dans les entreprises, le développement de projets est de nouveau à l’ordre du jour, l’embauche des cadres redémarre

Terminons cette revue de presse par une note souriante ou grinçante, c’est selon, avec un plan social présenté sous forme de jeu. « Plan Social » est le nom d’un jeu de carte qui fait couler beaucoup d’encre… Imaginez un jeu de cartes qui permet de jouer au licenciement de salariés… « Cadres supérieurs, techniciens, employés, ouvriers… le premier joueur qui parvient à se débarrasser de tous ses salariés réussit son Plan social et gagne le droit de délocaliser dans un pays totalitaire où la main d’œuvre est bon marché » précise la notice.
Face aux critiques, ses créateurs appellent à l’ouverture d’esprit : Plan Social promet de réveiller « vos instincts prédateurs et votre cruauté intrinsèque » et à en croire la rupture de stock rapide les prédateurs sont nombreux ! Un jeu caustique et provocateur

Un mois de février chahuté donc et pour le mois de mars ? On nous souffle dans l’oreillette que Pôle Emploi devrait convoquer 680 000 chômeurs de longue durée qui se verront proposer un emploi ou une formation qualifiante. On en reparle le mois prochain ?