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Nathalie : les raisons de son départ du groupe Makoma

Publié le 25 février 2011 par Africahit
Alors que c’est moi qui écris toutes les chansons, je n’ai même pas droit à un euro pour m’acheter ne serait-ce qu’un simple Jeans. Toutes mes revendications se soldent par des coups de fouet. A cet âge, on continue de me battre avec une ceinture ? Je ne pouvais plus supporter cela. 
Vendredi, 21 heures 30’, restaurant Le Carrefour, 14, rue de Dublin à Matonge commune d’Ixelles à Bruxelles. J’ai un creux dans le ventre et je voudrai bien m’envoyer une bonne boule de fufu de semoule avec du pondu accompagné de poisson grillé, le tout surmonté d’un bon pili-pili de chez nous.
Comme ça me manque ! Dans un coin du restaurant, une fille dont le visage me paraît familier. Je m’approche pour en avoir le cœur net. Elle me regarde, je la regarde. On se regarde donc. Elle me fait un clin d’œil et je réponds par un sourire. C’est-elle ! Je te connais, me dit-elle, seulement je ne me souviens plus où on s’était vu. Je rappelle que je suis journaliste... Ah, oui, à Kinshasa, se souvient-elle !
Asimba Bathy : Alors, c’est quoi la raison de ta présence ici, puisque le tenancier du restaurant vient de me dire que tu vas chanter à un moment ?
Nathalie Makoma : Sourire. Oui, s’il y a de l’ambiance, je vais chanter. Mais, je ne suis pas encore sûre. Sinon je le fais de temps à temps, un peu partout, si je suis invitée.
Avec ou en dehors du groupe Makoma ?
Deuxième sourire. Seule.
Ainsi donc, tu ne fais plus partie du groupe Makoma ? Je crois savoir que c’est une histoire de famille ?
Il y a nuance. Quitter le groupe Makoma ne signifie nullement quitter la famille. Malheureusement c’est ce qui est arrivé pour le moment. Pour les autres, c’est l’un ou l’autre : être dans le groupe et être ainsi dans la famille sinon être dehors et hors de la famille. Je dois faire ma carrière et penser à mon avenir. Figures-toi que j’ai commencé la musique à l’âge de sept ans au sein du groupe, composé de sept membres, tous d’une même famille comme tu le sais. D’où le nom de Makoma. Aujourd’hui j’ai vingt huit ans et je continue d’être toujours considérée comme un enfant par mes frères qui font régner leur dictature et ont de gros bras sur les recettes du groupe. Alors que c’est moi qui écris toutes les chansons de notre répertoire, je n’ai même pas droit à un euro pour m’acheter ne serait-ce qu’un simple Jeans. Toutes mes revendications se soldent par des coups de fouet. A cet âge, on continue de me battre avec une ceinture ? Je ne pouvais plus supporter cela. Voilà pourquoi je suis partie.
Tu es à Bruxelles jusqu’à cette heure, tu vas encore rentrer en Hollande ce soir ?
Non, je ne suis plus basée en Hollande mais bien à Bruxelles comme tu peux le constater.
Peut-on conclure que le succès à rendu fous les Makoma ?
Les garçons, oui. Le succès leur a fait tourner la tête. Moi pas. En 2000 déjà, lors de la grande tournée des Makoma à Kinshasa, tu m’avais juré, au cours d’une interview, de ne jamais quitter les Makoma pour tenter une carrière en solo malgré le succès foudroyant récolté et en dépit du fait que c’est toi qui dominais le groupe sur tous les plans ? Je viens de te donner mes raisons. Je n’étais pas considérée par les miens. Aussi, je dois songer sérieusement à ma carrière. Mes sœurs Pengani et Annie sont mariées, elles ont des enfants mais, moi, non. Ma carrière, je la prends au sérieux. Je suis née chanteuse et je voudrais bien continuer. J’ai envie de me marier moi aussi, avoir des enfants, m’acheter une maison (pour mes enfants), une voiture…
Te marier… ?
Oui. Pour le moment, je suis fiancée.
Fiancée ? Et pourtant tout le monde sait que tu t’es mariée depuis plusieurs années avec le footballeur international Lwalwa avec qui tu as même eu des enfants ?
Troisième sourire. Lwalwa ? C’est un f… Je l’ai planqué depuis. On ne s’était jamais marié et on n’a jamais eu d’enfants. ça s’est arrêté au niveau des fiançailles. Nzambe na ngai, elingaki kozala libabé ya vie na ngai nakende kobota na ye, mutu kutu abala yo té ! Maintenant je suis fiancée avec le responsable de ce restaurant, un Congolais…
Et pourtant, il y a une vidéo qui circule sur Youtube, concernant ton mariage…
Je viens de te dire que je suis fiancée et j’attends le mariage.
Puisqu’on parle vidéo. Il y a des photos de toi dans une tenue on ne peu plus choquante, qui ont énormément circulé sur le net, avec une vidéo en bonus. Pour être clair, tu étais nue sur les photos !
Quatrième sourire. Je n’étais pas nue. Ces photos ont été sollicitées par un magazine pour une campagne de récolte des fonds pour venir en aide aux victimes d’une catastrophe. Si tu as bien regardé la petite vidéo tournée pendant la prise de ces photos, tu verras que j’étais habillée correctement. Par contre, ce sont ces photos, au finish, qui donnent l’illusion que je ne suis pas habillée, alors qu’en réalité, ce n’était pas cela.
Alors, ta nouvelle carrière, tu la traces comment ?
J’ai un cingle chez Sonny, le deuxième est en route. Elle me montre son nouveau clip sur un I-pod sophistiqué.
Et l’église dans tout cela ?
Cinquième sourire. Je n’ai pas oublié mes racines et je ne les oublierai jamais…
C’est quoi alors le nouveau thème de prédilection ?
Tu vas rigoler. Je tourne autour de moi. Des conseils que ma mère m’a toujours donnés. Ne pas oublier qui je suis, d’où je viens, de qui je suis la créature… Rien de choquant ni de contre nature. Ma musique actuellement est dansante et je la veux très dansante. Simplement.
Les Makoma, d’abord cinq membres d’une même famille puis sept. Exactement comme les Jackson. Le cadet émerge, coiffe le groupe, se fait remarquer de tous et… se rebelle. Opte pour une carrière en solo. En égoïste (?). Les autres se cassent presque la figure. Nathalie calque-t-elle sa carrière sur celle de Michaël Jackson ?
Sixième sourire. Tout le monde me dit la même chose mais moi je dis non ! J’ai voulu seulement me libérer d’une dictature. Puisqu’ils n’ont rien compris, ils m’ont bannie de la famille. C’est triste mais, ils finiront par revenir à la raison. Quitter le groupe Makoma ne signifie pas quitter la famille Makoma.

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