Christian Decamps est un type incroyable ! A la fin de l'année 1969 à Belfort il forme Ange avec son frère Francis et le groupe devient rapidement un des fleurons du rock progressif d'inspiration
médiévale.
Quarante ans plus tard, Christian est toujours fidèle au poste, son fils a remplacé son frère, et la machine à rêves est toujours aussi efficace.
Ce qui suit vous emmènera sur la trace des fées...
Sympathique centre culturel que l' Espace Victor Jara à Soignies. Le festival Alter Ego après avoir programmé Magma en tête d'affiche, l'année dernière, peut se vanter de faire encore mieux cette année en accueillant la date belge de
la tournée anniversaire des 40 ans de carrière de Ange : la "Quarantième Rugissante".
Les titres plus excellents les uns que les autres se succèdent : "Village of the Sun", "Zoot Allures","The torture never stops" (magnifique!) incluant un "Get up Stand up" du roi Bob du plus bel
effet, "City of Tiny Lites", "Dirty Love", etc.. Le band affiche une cohésion exceptionnelle, du grand art qui leur fera récolter un triomphe ce soir.
22h10 voici Ange !
Enfin presque, le groupe tarde à monter sur scène.
Ouf ! Christian Decamps arrive enfin sur scène et entame " Ces Gens là" a capella avant que le le band ne le rejoigne pour un final qui laisse présager d'un concert
d'exception.
Incontestablement la magie "Ange" fonctionne toujours, je dirais même que le groupe au fil des ans s'est chargé d'émotions qu'il éructe à chaque prestation scénique devant un public fidèle et
totalement sous le charme. Le band va nous emmener 2h20 durant dans un voyage magique au coeur de ses titres devenus aujourd'hui de véritables classiques. "Le Cimetière des Arlequins" verra
Christian coiffé d'un haut de forme nous conter cette histoire merveilleuse.
"40 ans d'Ange ! Et pourquoi pas 50 ! ? lance t-il au public.. Gageons que oui !
" Le marchand de planètes", titre ultime de l'Admirable Emile Jacotey, sera sublimé sur scène et "Sur la trace des fées", peut- être mon titre favori du répertoire d'un groupe avec ses claviers
majestueux tenus de main de maître par Tristan Decamps nous ravira tous. Les Decamps père et fils jouent des claviers face à face, sorte de pérennité
créatrice intemporelle..
Et l'humour aussi est présent lorsque Christian nous lâche: "J'aime votre pays ! Vous êtes le Royaume le plus démocratique au monde car vous n'avez pas de
gouvernement ! Vous avez tout compris.."A méditer..."Ballade pour une orgie", "Au Bivouac" , avec Christian à l'accordéon, "Les collines roses" (un nouveau titre
composé par Tristan), impossible de citer tous les titres joués ce soir.
Sur "Couleurs en colères" chaque musicien se présente avec humour. Décidément Ange ne fait rien comme les autres, et c'est tant mieux.
En fin de set, "Capitaine coeur de Miel" et son interprétation théâtrale, Christian casquette de marin, canne et bouteille de rhum à la main permettra au groupe de se lancer dans une
démonstration de rock prog de très haut niveau. Formidable Hassan Hadji à la guitare, éblouissant de classe et de
Le public fait une immense ovation au groupe.
Les "merci Christian !" fusent de partout.
Des spectateurs pleurent, d'autres restent là hébétés, sourire au lèvres...le moment est magnifique.
En premier rappel Ange nous offrira "l'Oeil et l'Ouïe" tiré du dernier album "Le bois travaille même le dimanche", peut- être le seul titre à mon sens un rien en dessous de tout le reste suivi
d'un émouvant "Hymne à la vie" dédié à tous les musiciens qui se sont succédés au sein du groupe et à son public fidèle depuis ces quatre décennies.
La foule enthousiaste malgré les lumières rallumées rappelle Christian Decamps qui reviendra guitare acoustique à la main nous interpréter "Le ballon de Billy" et l'immense "Ode à Emile" dernière
touche d'humanité avant un salut définitif pour ce soir.
"Rentrez bien soyez prudents et merci pour votre amour.."Toi aussi Christian, prends soin de toi..
Le genre de concert dont on sort les larmes aux yeux avec la seule envie de réécouter en boucle le répertoire magique d'un des groupes français les plus attachants des cinquante dernières années.
Immense !