Magazine Politique
Brigitte Girardin expose sur la chaîne parlementaire combien la formation politique de Dominique de Villepin change la nature profonde du débat politique français.
Brigitte Girardin est diplomate de formation et d'expérience mais pas nécessairement de tempérament ou du moins dans la façon dont il serait possible de considérer qu'être diplomate pourrait consister à adoucir les angles.
Les angles, elle les assume. C'est ce qu'elle a fait hier à l'occasion d'un entretien ayant le mérite de la clarté.
Tout est organisé actuellement pour présenter la campagne 2012 comme une sorte de croisière présidentielle quasi-jouée dans laquelle le Président désormais challenger vivrait deux rebonds miraculeux :
- d'une part, le recentrage par comparaison avec Marine le Pen,
- d'autre part, la simplicité par comparaison avec DSK.
La démocratie française serait ainsi devenue une croisière tranquille où le Président sortant choisirait ses invités y compris ses opposants et fixerait le cap donc programmerait le résultat.
L'actualité internationale montre, si besoin était, que les peuples sont actuellement plus mutins que moutons. Pourquoi les français échapperaient-ils à cette tendance ?
Hier, Brigitte Girardin a montré que sa formation est d'abord une révolution culturelle ayant la volonté de conduire des fractures profondes sur des domaines majeurs dont :
- la place de l'argent dans la politique,
- la place du citoyen dans le débat,
...
Ce sont autant de thèmes sur lesquels la France est bloquée et d'ailleurs souvent en retard.
En cette période de confusion où l'opinion peine si souvent à trouver ce qui peut distinguer des candidats en dehors de leurs étiquettes formelles, cette réalité de différenciation peut être à l'origine de la force de cette formation politique qui assume toute sa singularité en dénonçant le rythme et les méthodes de la croisière présidentielle.