La Realpolitik est-elle un investissement sur le long terme ?
Au cœur de ce mois d’août, deux évènements nous obligent à nous poser cette question.
En premier lieu l’Iran, mis au banc des accusés suite à la répression qui a frappé les opposants au président Ahmadinejad. Si la violence manifestée lors de ces affrontements doit être condamnée, l’occident - pour avoir omis pendant des années de souligner que l’Iran bénéficiait de l’un des systèmes électoraux les plus ambitieux de la région – était-il à même de prendre position sur le sujet ? Le fantasme d’un rejet massif du président sortant à l’image de celui qui a emporté le parti républicain aux Etats-Unis a fait oublier l’essentiel : Ahmadinejad a sans doute les faveurs de la majorité des Iraniens. En galvanisant une opposition embryonnaire, l’occident l’a sans doute tuée dans l’œuf. Cet incident est comparable à l’absence de soutient américains aux populations rebelles chiites qui avaient pris les armes lors de la première guerre du Golf : c'est un espoir anéanti !
Ensuite, la Mauritanie. Ici, les putschistes ont été acceptés. Les contestations de l’opposition qui évoque des fraudes massives ne parviennent pas aux oreilles de nos dirigeants. On promet même au général Oudl Abdel Aziz armes et coopération.
La diplomatie reste marquée par la ligne Bush, le Bien (celui qui condamne la terreur) et le Mal (celui qui ne le condamne pas). Il suffit donc de parler de lutte contre le terrorisme pour recevoir les faveurs occidentales, le silence ou une posture de provocation vous place, en revanche, hors du cercle des nations civilisées.
L’événement au cours duquel cette Realpolitik a eu les effets les plus dévastateurs reste l’élection palestinienne de 2006 où le Hamas - élu bien plus pour envoyer à la rue un Fatah corrompu que pour mettre au pouvoir un parti belliqueux - a mené à une scission dont la conséquence est la remise à zero de toute solution pour ce territoire.
Nous devons être homogène dans nos traitements des problématiques internationales pour que notre message ne devienne pas illisible.