Jusqu’au sommet de Copenhague, les gouvernements mondiaux, conscients et victimes de leur perte d’emprise sur le cours des choses, organisaient à intervalle régulier des grands-messes lors desquelles ils optaient - au choix - pour des objectifs irréalistes ou cherchaient à s’attribuer a posteriori la paternité des modes de fonctionnement déjà adoptés par une partie de la société.
Suite à l’échec danois, il ne leurs reste même plus cette illusion.
Ce déclin contraint les multinationales - ensembles à la puissance sans égal, régulant la vie de millions de salariés et indifférents aux frontières politiques - de structurer la société qu’elles ont façonnée.
Cette implication a priori contre-nature est inévitable si elles souhaitent pérenniser leurs marchés et marges. Si elles acceptent ce rôle, leur partition se déclinera en deux actes.
Dans un premier temps, les entreprises devront se montrer infaillibles, aussi bien au niveau de leur production que de leur gestion interne. C’est d’ailleurs essentiellement au niveau de la gestion des ressources humaines que les multinationales devront se concentrer. L’émergence du web 2.0 permet désormais à tous les salariés de critiquer en temps réel leurs employeurs. Un stagiaire insatisfait pourra durablement ébranler l’image d’une marque auprès de son réseau social en publiant un statut cinglant.
En parallèle, afin de capitaliser sur ces comportements vertueux, les multinationales devront également prendre en charge l’éducation des consommateurs. Elles devront expliquer que les « surcoûts » s’expliquent par l’inclusion dans les échanges de la promesse que le bien-être du client et de sa descendance ne sera pas altéré par son acte d’achat.
L’aspect pédagogique est essentiel pour éviter un comportement schizophrène des consommateurs souvent à l’origine des maux qui les indignent.