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Comme beaucoup, j'ai découvert la série phare de Hideo Kojima avec son épisode sur Playstation, lequel a fait l'effet d'une bombe dans ma vie de gamer. Peu de jeux m'ont titillé les émotions comme Metal Gear Solid a su le faire, et j'ai rapidement sombré dans le fanatisme du créateur en m'accaparant chacune de ses suites, promptes à me faire acheter des consoles. Le troisième épisode dans sa version initiale m'avait laissé un sentiment mitigé - scénario fantastique mais gameplay à la ramasse - et j'en ai ensuite acquis le coffret Subsistence qui, en plus de grandement amélioré la jouabilité du soft via une vue de dos, contenait moults surprises: jeu en ligne, film de MGS3, nouvelles cinématiques, et surtout les deux premiers épisodes de la série initialement sortis sur MSX2 et traduits ici en français. C'est sur le second que je vais m'attarder.
Dans Metal Gear, celui qui n'est pas encore un héros se voit confié la mission d'investir discrètement la base militaire de Outer Heaven et d'empêcher le lancement d'attaques nucléaires. Dans son périple, il est trahi par son ami Gray Fox et son mentor Big Boss qui se révèlent être les terroristes qu'il doit traquer, les combat et fini par les vaincre. Laissés pour morts, le monde est sauvé et Solid Snake est acclamé; Kojima lui met son empreinte chez les grands. On lui demande une suite, il la livre en 1990: c'est Metal Gear 2 Solid Snake.
D'entrée, une attention particulière est mise sur le contexte de ce nouveau scénario, avec un monde en crise et des états friands de pétrole de plus en plus rare. Un pays émerge en Asie, du nom de Zanzibar Land, contrôlé par des mercenaires dont le monde craint la possession de l'arme atomique. Quand en plus un illustre savant prêt à révolutionner l'industrie de l'énergie se fait enlever et est gardé emprisonné là-bas, une opération est étudiée et lancée dans le but de le récupérer, et personne d'autre que le héros de Outer Heaven ne peut aux yeux de tous y parvenir. Snake, qui avait quitté l'armée après son exploit, est rappelé par le haut commandement et son nouveau chef, Roy Campbell, pour infiltrer cette nouvelle base dans l'opération codée "Intrude F014". C'est en escaladant une falaise qu'il arrive sur les lieux, déjà bien gardés.
Côté gameplay, un radar découpé en neuf cases apparaît sur notre écran, divisant celui-ci en deux parties et obligeant nos yeux à toujours garder comme information les déplacements ennemis tout autour de nous, en temps réel donc. La discrétion étant de rigueur, Solid Snake peut désormais ramper ou faire du bruit pour attirer l'attention des gardes et filer en douce. Lorsque l'on se fait repérer, plusieurs états de recherche apparaissent (alerte, évasion et normal), ce qui est encore de vigueur aujourd'hui mais nouveau à l'époque - le premier épisode n'ayant qu'un seul statut de détection. Avec de plus nombreux acteurs dans cette aventure, les communications Codec prennent plus d'importance et font de la radio un objet indispensable pour le succès de la mission, et les divers retournements de situation du scénario sauront scotcher le joueur à sa manette jusqu'à la fin et un nouveau combat contre le tank bipède piloté par "biiiip".
A l'heure des consoles HD où les graphismes sont la plus grande préoccupation des développeurs, il est bon de se souvenir qu'autrefois l'histoire et le gameplay étaient leurs principaux intérêts, et encore MG2SN est loin d'être moche! Un mythe du jeu vidéo donc, que j'ai découvert en 2006 et qui n'avait alors pas pris une ride, et qui reste de nos jours une valeur sûre de l'action-infiltration, avec des combats contre des boss pour nous défouler après avoir fait tant preuve de discrétion, et qui resteront l'une des marques de fabrique de la série. Metal Gear avait tout inventé, mais Metal Gear 2 Solid Snake a tellement bien remodelé ses propres bases qu'à part le passage à la 3d, il n'y a pas vraiment eu de révolution dans la saga. Et c'est tant mieux!