L’année du Mexique, un fiasco politique, économique et culturel.

La culture prise en otage par la politique. Telle peut être la conclusion des nombreuses annulations d’expositions et autres festivals qui auraient du avoir lieu pendant l’année du Mexique. Suite à l’affaire Cassez, et aux vives réactions qu’elle a eu dans le monde politique français, le gouvernement mexicain a décidé de se désengager financièrement de l’événement et a rapatrié de nombreux chef d’œuvre que les français les plus curieux ne pourront donc pas découvrir en 2011. Retour sur cette affaire, qui au delà des tensions politiques qu’elle peut créer et des millions perdus, va pénaliser le monde de la culture dans son ensemble.

L’affaire Cassez a mis le feu aux poudres.

L’annulation des nombreux événements et le maintien de certains autres, s’explique par la plus ou moins grande implication du gouvernement mexicain. Celui-ci a décidé de se retirer de cet manifestation majeure suite à l’incident diplomatique qu’a constituée l’affaire Cassez. Florence Cassez a été condamnée le 14 février dernier a 60 ans de prison sans possibilité de pourvoi en cassation. Ne pouvant  obtenir ni rapatriement, ni nouveau jugement de la part de la justice mexicaine, le président Sarkozy a décidé de dédier l’année du Mexique à la prisonnière. Martine Aubry,  maire de Lille, ville dont est originaire Florence Cassez, a même eu la volonté d’annuler l’exposition intitulée « Drôles d’estampes ». Suite à cette réaction du gouvernement français, les autorités mexicaines ont décidé de se retirer et de rapatrier les merveilles du patrimoines mexicains, bijoux culturels que ne pourront plus admirer les français. Le tout pour un coûts de plusieurs millions d’euros, supportés des deux côtés de l’Atlantique.

Quelles manifestations sont annulées ? Lesquelles vont être visibles ?

Des évènements majeurs ont été tout simplement annulés alors qu’ils étaient en préparation depuis plus d’un an. A la Pinacothèque de Paris, l’exposition « Les Masques de Jade Maya » n’ouvrira jamais ses portes. « Sans entrer dans la polémique générale, je déplore le gâchis culturel (…) et tiens à souligner les difficultés financières auxquelles les entreprises françaises qui participaient à cet événement culturel risquent de se trouver confrontées » déclare le directeur du musée privé. De plus, la venue de l’ambassadeur du Mexique à Saint Romain en Gal le 25 Février, pour l’exposition « Les cultures antiques de Veracruz » n’a pas eu lieu, car la présentation au public de quelques 200 pièces rares a été purement et simplement annulée. . D’autres, seront cependant maintenu grâce à la volonté d’associations, comme Clair Obscur à Rennes, qui organise l’événement Travelling, festival de cinéma mexicain. Mais le retrait du gouvernement Mexicain, va engendrer un surcoût de 30 à 40 000 euros, et l’absence probable de quelques invités. Le festival lyonnais « Quai du polar » est lui aussi maintenu. Pour les organisateurs, « est de notre mission de favoriser des rencontres entre des auteurs mexicains et leurs homologues venus du monde entier et de proposer au public une ouverture sur un pays possédant une culture riche et foisonnante et une forte tradition de littérature noire ».

Néanmoins, la suspension du Label « année du Mexique en France » montre bien que « la culture est prise en otage » par le politique.

P.B.