Mini critique :Décidément, le cinéma politique est à la mode, d’Incendiesde Denis Villeneuve à The Hunter de Raffi Pitts, il y en a pour tous les goûts et sous toutes les formes. Post-Mortem, second film de Pablo Larrain sélectionné à Berlin en 2010, est d’un genre obscur, vague, attachant, enchainant de longs plans fixes, dont le plan final qui a tout d’une terrible construction.Mario, le solitaire, cuisine des œufs au riz. Mario, le séducteur improbable, emmène dîner Nancy chez le Chinois où il lui choisi un canard pékinois. Il lâche « Je suis catholique quand j'ai besoin de quelque chose... »Mais bientôt, ça hurle, ça tire, ça crame dans la cuisine de Nancy qui a disparu. Le Coup de Pinochet est hors champ : Voitures brûlées, théâtre fermé, rues désertées, militaires en arme dans les couloirs de L'Institut Médico-légal…Mario voudrait partir à la recherche de Nancy. Mais, l'état de guerre a été déclaré et il y aura des victimes, beaucoup de victimes que l’on voit joncher les escaliers de la morgue.Mario assiste, à nos côtés, à l’autopsie méticuleuse d'Allende devant un aréopage d’officiers supérieurs de l'armée. Son patron renonce à « ouvrir » le Président, abandonnant cette indifférence qu’il avait pu avoir avec tous les autres corps examinés devant ses étudiants. Viande froide peut-être mais pas de même nature...
Charlie.