Louis Nicollin, déjà président du club de football de Montpellier (L1), prend en main les destinées du Montpellier Hérault Rugby (Top 14), plongé dans l?incertitude depuis le décès fin octobre du président de la communauté d?Agglomération et du Conseil régional Georges Frêche.
Les actionnaires de Montpellier, réunis jeudi matin, ont conforté cette transition en votant en faveur du changement de statut et de l?augmentation de capital, tout en renouvelant leur confiance aux présidents actuels.
"Les actionnaires ont décidé, à l?unanimité, d?augmenter le capital de 2,2 M EUR et de le porter, ainsi, à 3,574 M EUR. Ils ont également adopté, à l?unanimité, la forme juridique de SASP (Société Anonyme Sportive Professionnelle)", indique le communiqué.
Nicollin, à la tête du groupe éponyme spécialisé dans le traitement des ordures, s?apprête à devenir l?actionnaire majoritaire du rugby montpelliérain par cette biais de cette augmentation de capital qu'il va souscrire, après avoir injecté en janvier 1 M EUR pour répondre au contrôle de la DNACG.
Le président du directoire Jean-Pierre Massines et le président du conseil de surveillance Olivier Nicollin, fils de Louis Nicollin, avaient été nommés à leur poste au début de l?été pour succéder à l?ancien président Thierry Pérez, poussé à la démission par Georges Frêche.
Principal bailleur de fonds, Frêche avait écarté Pérez, gendre de son ennemi politique André Vezinhet, président du conseil général, après avoir intronisé en janvier 2009 son vieux complice Louis Nicollin.
Au lendemain de la démission de l?éphémère président Philippe Deffins (19 décembre-13 janvier 2009), Nicollin était devenu à la fois sponsor et actionnaire minoritaire (6%).
Quelques mois plus tôt, il s?était retiré de l?association sportive de Béziers Hérault (ASBH) à la suite d?un conflit avec le maire (UMP) Raymond Couderc. En neuf ans (99-2008), il n?a pu ranimer le mythe de l?ASBH, onze fois champion de France et tombé en Fédérale 1.
En dépit du soutien politique du Conseil général et du maire de Montpellier Hélène Mandroux, Pérez n?a pas réussi à reprendre le contrôle du rugby de Montpellier comme il espérait à la mort de Frêche. Ce promoteur immobilier a même perdu l?appui des cadres techniques et surtout de l?association qui détenait jusque-là 40% des parts et une minorité de blocage.
Cette mutation marque la fin de règne de Pérez, qui a porté le club de la seconde division au Top 14 entre 1998 et 2010. Passage au professionnalisme, inauguration du Stade Du Manoir: le vice-président de la Ligue en a fait une place importante au sein du rugby français.