Ça fait rire les oiseaux

Publié le 24 février 2011 par Georgesdimitrov

Nous vous avions déjà parlé du groupe belge Telex à quelques reprises et partagé l’inénarrable Cloches et Sifflets lors d’un post de “Noël” tout aussi loufoque. Le travail du trio formé de Marc Moulin, Dan Lacksman et Michel Moers mérite toutefois qu’on s’y attarde davantage, ne serait-ce que par son caractère particulier. Au cours de sa carrière en dents de scie, le groupe a réalisé en tout six albums studio, regroupés – selon un modèle quelque peu usé – en une production originale de 1979 à 1986 et un comeback sans grand retentissement en 2006. Looking for St. Tropez, leur premier enregistrement, demeure évidemment le plus connu avec des succès tels que Moskow Diskow; ce disque mérite toutefois une discussion séparée et nous préférons aujourd’hui explorer leur répertoire subséquent, plus confidentiel.

Du travail de Telex dans les années 1980, Sex (Birds & Bees) se détache incontestablement du lot par sa relative maturité. Le deuxième (ou troisième, ou quatrième) degré propre à leur musique semble en effet ici plus maîtrisé : le rapport entre la plaisanterie et le sérieux est sensiblement équilibré et la recette “prend” malgré un éclectisme débordant. Tout s’explique d’ailleurs quand un peu de recherche nous apprend que nos amis belges ont requis les services des Sparks pour l’écriture de l’album… Musicalement, Sex (Birds & Bees) est un bordel de première classe, allant du hit funky (Drama Drama, copie carbone de Fame de David Bowie) à la chanson de crooner (Long Holiday) et à l’électro-disco façon Giorgio Moroder (Brainwash). L’instrumentation passe avec bonheur de l’électronique à l’échantillonnage et foisonne de petits bruits biscornus. Trois pistes retiennent spécialement l’attention : Sigmund Freud’s Party, fable viennoise à tendances rockabilly, la jolie Mata Hari et l’hilarante Exercise Is Good For You et ses basses robotiques.