Diffusion originale : 10/02/2007
Chaîne : ITV
Audience : 6,7 millions
Près d'un an après sa diffusion originale sur la chaîne anglaise ITV et suite à sa diffusion éclair en deux semaines sur M6 au début du mois de janvier, Primeval arrive en Belgique. C'est sur La Deux que vous pourrez retrouver la série britannique tous les samedis en fin d'après-midi. Tous les samedis ? Oui mais pendant 3 petites semaines uniquement, la RTBF ayant eu la très mauvaise inspiration de faire une diffusion quasi aussi express que celle de M6.
La saison 1 ne comporte en effet que 6 épisodes. Six épisodes, c'est court. Mais on peut quand même tenir un mois et demi avec un épisode diffusé chaque semaine. La chaîne française n'avait rien trouvé de mieux à faire que d'y aller à la grosse louche en faisant deux soirées de trois épisodes. La Belgique, souvent plus raisonnable de ce côté-là, lorgne pourtant cette fois-ci vers la même tactique stupide. Trois épisodes diffusés ce samedi, deux la semaine prochaine et l'ultime épisode la semaine suivante. Pourquoi donc sevrer les téléspectateurs avec trois épisodes la première semaine ? Sans compter les personnes qui auraient pris le temps de suivre la série si elle avait été diffusée un épisode à la fois mais qui n'ont ni le temps ni l'énergie pour engouffrer (car oui, engouffrer est le terme adéquat) la série sur un intervalle de temps si restreint (une petite pensée pour Tao). De plus, la stratégie de la décroissance 3-2-1, je ne suis pas convaincu. Dommage pour la RTBF qui ne fera pas d'excellentes audiences à mon avis sur ce coup-là...
Primeval est donc une série britannique. Heureux de pouvoir enfin goûter à ce petit monde à part dont j'entends beaucoup parler actuellement mais auquel je n'avais pu encore goûter. "Nick Cutter et les portes du temps" est le titre francophone de la série. Une appellation qui ne me convainct absolument pas. Ca fait tres Indiana Jones et ça a une consonnance toute aussi ridicule que "Melinda entre deux mondes", titre français de "Ghost Whisperer". Passons. ce n'est pas la faute des créateurs originaux.
On fait un effort. On bouge son popotin. On se lève et on prend le bon vieux dictionnaire Oxford. On l'ouvre à la lettre P. "Primeval" signifie "primitif" en tant qu'adjectif et "forêt vierge" en tant que nom. Deux termes qui caractérisent bien la série. Well done then.
Huit ans auparavant. Une jeune femme en fuite. Poursuivie non pas par la racaille du coin mais plutôt par la racaille ancestrale. Une grosse bêbête assimilable à un T-Rex. Apeurée, elle tente de lui échapper. Pas le temps de comprendre ce qui lui arrive.
Présent. Nick Cutter (ressemblant vachement à John Schneider qui interprète Jonathan Kent dans Smallville), professeur et paléontologue, et son assistant Stephen se font aborder par un étudiant du nom de Connor. Celui-ci leur parle d'un fait divers qu'ils ont peine à prendre au sérieux de prime abord. Un gros animal non identifié aurait été aperçu dans la forêt de Dean. Un endroit qui donne tout son crédit à l'histoire. C'est en effet là-bas qu'Helen, la femme de Nick, a disparu 8 ans auparavant sans laisser aucune trace si ce n'est son sac.
Une fois sur place, les dégâts sont en effet impressionnants et témoignent d'un animal fort et massif. Nick, Stephen et Connor se lancent alors dans la forêt en quête d'indices. Ils tombent alors sur Abby, une spécialiste des reptiles travaillant au zoo. Celle-ci accompagne un jeune garçon qui croit avoir trouvé une nouvelle race de lézard dans la forêt. Ce lézard nouvelle génération est en fait un dinosaure vieille génération. Nick et ses acolytes tomberont nez à nez avec d'autres dinosaures.
Une nouvelle race recréée à partir de rien défiant les lois d'évolution du Darwinisme à la manière de Jurassic Park ? Non, même si ça aurait été une manière intéressante d'aborder les choses également. C'est une faille spatio-temporelle qui permet de relier le monde moderne au monde préhistorique. On verse ici totalement dans le fantastique. On ne cherche pas à trouver des explications rationnelles comme dans Lost. On accepte pleinement le côté surnaturel des choses. C'est d'ailleurs frappant à plusieurs reprises, notamment lorsque Nick explique à James Lester, l'employé du ministère de l'intérieur, qu'il y a une faille spatio-temporelle dans la forêt qui permet aux dinosaures de pénétrer dans le monde actuel.
Comment résister à un petit saut dans une faille spatio-temporelle ? C'est comme aller à Walibi gratuitement. Nick fait donc le grand saut, accompagné d'une sorte de garde du corps, bien décidé à y trouver Helen. Là-bas, ce sont des terres arides et des collines à perte de vue. Un décor bien dépouillé si ce n'est la présence de dinosaures. Un cadavre également. Enfin, ce qu'il en reste. Un squelette plutôt. Du travail pour Bones. Nick, quant à lui, est juste apte à nous dire qu'il s'agit d'un homme (de manière vachement impressionnante d'ailleurs, il a le coup d'oeil le Nick). Helen est donc peut-être en vie. Elle est en tout cas passée par là car ils y retrouvent son appareil photo. Malheureusement, la faille s'affaiblit et oblige les deux hommes à revenir au monde réel.
Malheureusement ? Oui car il faut avouer que tout l'intérêt réside dans ce passé. J'ai eu assez de mal à entrer dans l'intrigue tout au long de l'épisode jusqu'au moment où Nick est entré dans la faille spatio-temporelle. Un monde à la fois vieux et nouveau à découvrir, voilà qui est intéressant. Intéressant d'explorer cette nouvelle contrée, de découvrir les mystères qu'elle cache, de chercher la trace d'autres personnes qui auraient découvert l'endroit avant eux et bien entendu de découvrir ce qui est arrivé à Helen. Elle s'est peut-être retrouvée avec une quarantaine de personnes cherchant à survivre dans ce monde hostile, tentant d'échapper à la fumée noire et aux Autres. Ah non, je me trompe de série là. Désolé.
Il faut donc espérer que l'on se concentrera sur ce passé car l'histoire du présent est bof bof. La faute sans doute à un manque d'attachement aux personnages. Aucun d'eux ne m'a vraiment attiré plus que cela mis à part Nick peut-être avec son côté spécialiste, vieux roublard et déterminé. La palme revient à Abby qui va bien vite m'énerver je pense et qui va surtout ne servir à rien. Toutes ses scènes avec le petit dinosaure, Rex (ils auraient pu trouver un autre nom...) , faisaient assez pitié. Elle le regardait comme si elle en était follement amoureuse et que sa vie en dépendait. Elle nous jouait des scènes à l'eau de rose avec lui. Mention spéciale tout de même à la scène où Rex s'échappe du bâtiment du ministère. Une scène très drôle avec Rex qui prend l'ascenseur tout seul comme un grand.
Connor, quant à lui, joue le rôle de l'étudiant geek, looser, qui se la pète et qui tente d'impressionner par tous les moyens les spécialistes du domaine. Rien de bien neuf et pas très marrant jusqu'à maintenant. Stephen est assez neutre pour l'instant. Il me fait un peu penser à Wesley dans Angel. James va nous jouer le supérieur qui met parfois des bâtons dans les roues mais qui n'y connait rien et qui va se faire rabaisser par Nick. J'oublias Claudia, une jeune du ministère de l'intérieur qui s'occupe de l'affaire . Pas très charismatique non plus...
LE gros point noir de la série : les effets spéciaux. Très décevants selon moi. Les dinosaures sont tellement mal incrustés dans le décor réel que ça en devient vraiment dérangeant. Ils dénotent vraiment de leur environnement extérieur. C'est tellement frappant que ça vient gâcher beaucoup de plaisir à cause de son manque de crédibilité. Les dinosaures de Jurassic Park nous effrayaient vraiment. Ici, ils me font pitié.
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Au final, un épisode pilote qui est juste divertissant pour le moment. Ca se laisse regarder mais c'est loin d'être un chef d'oeuvre jusqu'à maintenant. La faute à des personnages peu charismatiques et des effets spéciaux tout simplement ratés. La série pourrait néanmoins gagner en intérêt si l'on venait à se concentrer sur le passé. Quoiqu'il en soit, je me suis promis de suivre toute la saison 1, je continuerai donc.
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