Visite dans les régions au Salon de l'Agriculture

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Je n’y étais pas allée l’an dernier. Le billet que j’ai rédigé sur le clippage il y a deux ans est à ma grande surprise chaque mois toujours un des plus consultés. Je suis donc revenue au Salon de l'Agriculture en choisissant de me concentrer cette fois sur les régions sous un angle gastronomique.
Et si je ne suis pas allée caresser Candy j'ai suivi la piste des vosgiennes sur le stand Lorrain. La Meuse l'honorait et je peux écouter son meuglement suave en retournant à loisir une boite ... à meuh spécialement éditée pour l'occasion.
Un camping-car attendait les visiteurs, symbolisant le premier mode d'hébergement en Meuse. Le département fait de l'accueil des camping-cars un enjeu touristique.
J’ai gouté les sirops parfumés de Clotilde, une créatrice inventive dont je me suis empressée de publier un portrait sur Lorraine de coeur.
Clotilde fait aussi des vinaigres que j'envisage d'intégrer dans de nouvelles préparations. Elle est installée à Domrémy la canne (55240).
Le département des Vosges avait lui aussi son programme. Le jour de mon passage François Canaple, professeur à la Maison Familiale rurale de Saulxures sur Moselotte (88) créait un paysage vosgien en légumes où la célèbre vache avait bien entendu la place de choix.

Une association avec la Wallonie met l'accent sur le tourisme interfrontalier avec la Lorraine.
J’ai découvert la Rubinette, une ancienne variété de pommes originaire de Suisse et réhabilitée mise à l'honneur par la Touraine. C'est, comme la Reine des reinettes, une variété de petite taille, mais d'expression aromatique et gustative assez fabuleuse. Cette pomme bicolore (rouge strié sur jaune) demeure ferme et se consomme surtout crue. Sa conservation lui permet d'atteindre, si elle n'est pas cueillie trop tard, la fin du mois de décembre, voire au-delà puisque nous sommes déjà en février.
Plusieurs autres régions la produisent. La pomme reste le fruit le plus consommé en France. Chaque variété se caractérise par son croquant et par son équilibre sucre-acidulé. Certaines variétés n'ont que du sucre, comme les Golden. Les autres sont des acidulées sucrées. Pour avoir du fruité il faut choisir une base acidulée qui développe la saveur. La Rubinette se positionne très bien sur cet axe, de même que la Patte de loup dont j'ai déjà parlé sur le blog.
J’ai revu ensuite avec plaisir la ferme de Mille-pattes qui prépare un excellent confit de lait de brebis. En cliquant sur la petite brebis vous découvrirez plusieurs recettes faite avec une la variété "gingembre-clou de girofle". J'ai ramené cette fois un confit à la poire Williams, à charge pour moi d'imaginer de nouvelles associations.
Je me suis régalée de kiwis des Landes et de bœuf de Chalosse, élevé en Saône et loire.
J’ai assisté à plusieurs démonstrations culinaires, de diverses spécialités bourguignonnes (un risotto de boulgour aux fruits de mer et son coulis de langoustines, suivi d’un pain d’épices façon pain perdu) ou lyonnaises. J'ai appris qu'il fallait laisser gonfler les quenelles dans l'eau chaude au moins dix minutes.
Le public est largement invité à gouter tous les produits imaginables. Quand il s'agit de vin, c'est toujours avec modération, comme avec un Montagny (Chardonnay), assez proche d’un Meursault en moins onéreux.
Les informations arrivent dans le désordre et de toutes parts. J’ai appris que les ventes de machine à pain et de farine avaient chuté de 70%. Pourtant je continue toujours avec autant de bonheur à faire mon pain et à innover en la matière.
Un des plus beaux stands est probablement celui de la région Nord-Pas de Calais. De belles cartes postales étaient disponibles et l'incitation était forte à rédiger quelques mots pour ses amis et sa famille. c'est le Conseil général qui promet de s'acquitter des frais d'envoi. L'idée est sympathique pour communiquer positivement sur une région encore mal connue. savez-vous par exemple que Boulogne-sur-mer est le premier port de pêche français ?
Un marin-pêcheur passionné expliquait commentait un étal magnifique, tant de poissons que de crustacés.
Mes pérégrinations m’ont menée une cathédrale de Reims ... en carton. J'ai rencontré des personnages étranges, comme ces jeunes, drôlement vêtus, ayant pour mission de faire la promotion de la ville de Sedan.
Ce fut l’occasion de découvrir l’absinthe.
Une boisson dont mes grands-parents m’avaient parlé, me léguant des cuillères spéciales dont je n’ai pas trouvé d’autre fonction que décorative. La distillerie Émile Pernot, avec un t, présente la plus large variété, à des degrés entre 45 et 65°. Je suis surprise par le nombre de plantes aromatiques entrant dans sa fabrication.
Je croyais naïvement que l'absinthe était distillée toute seule. Quand cette boisson a été interdite on a retiré l’absinthe de la composition en gardant toutes les autres plantes, en particulier le fenouil, la mélisse et la coriandre qui toutes trois avaient un arôme anisé très prononcé.
Voilà comment sont nés les Ricard et autres Pernod (ce dernier venant lui aussi de Pontarlier). Et gouter une absinthe n'est donc pas très différent d'un pastis. Aujourd’hui on recommence à distiller la boisson qui est redevenue chic, par exemple pour flamber les gambas.
J'ai aussi fait halte à la fromagerie Vaubernier, garante de la marque Bons Mayennais. La société fut à l'origine d'un beau défi, celui de créer des recettes à partir de leurs fromages. Camembert, Brie, Coulommiers et Lingot ne sont pas aussi faciles à cuisiner que les fromages de chèvre ou les bleus.
Vous retrouverez ces recettes récapitulées dans la catégorie fromages avec d'autres articles concernant ce même sujet, et bientôt sur le site de la société (en création).
J'ai aussi navigué entre les stands consacrés à l'Outre-Mer mais ce serait un sujet de reportage à lui seul ...