Vous avez remarqué comme le bon docteur Kouchner était particulièrement discret, par les temps qui courent !? On se demande pourquoi...
LE CAIRE (Reuters) - Mouammar Kadhafi a accusé jeudi Oussama ben Laden de manipuler les protestataires tentant de renverser son régime, qu'il a décrit comme de jeunes gens perturbés par des drogues hallucinogènes.
Deux jours après un long discours télévisé dans lequel il promettait de mater par la force la révolte en cours, le dirigeant libyen s'est cette fois exprimé par téléphone à la télévision libyenne, sans apparaître à l'écran, pour lancer un appel au calme au cours d'une intervention décousue.
"Ils ont 17 ans. On leur donne des pilules la nuit, on leur met des substances hallucinogènes dans leurs boissons, leur lait, leur café, leur Nescafé", a affirmé Mouammar Kadhafi, qui a perdu le contrôle d'une grande partie de son pays.
"Ce sont des criminels (...) Est-il normal de laisser ce phénomène perdurer dans la moindre ville? (...) Nous ne verrons jamais en Libye ce qui s'est produit en Egypte et en Tunisie, jamais", a-t-il ajouté en allusion aux récentes révolutions dans ces deux pays voisins de la Libye.
"(En Egypte et en Tunisie), ils ont besoin de gouvernements et ils ont des revendications. Notre pouvoir est entre les mains du peuple", a poursuivi le dirigeant libyen en référence à son régime censé permettre une expression directe de la population via des comités révolutionnaires.
CONDOLÉANCES
Mouammar Kadhafi a présenté ses condoléances aux victimes des affrontements et il a appelé au calme les personnes qui, selon lui, se battent entre elles.
Affirmant qu'Oussama ben Laden est "le vrai criminel", le dirigeant libyen a invité la population à ne pas se laisser influencer par le chef du réseau islamiste Al Qaïda.
Les autorités libyennes ont pour habitude de regrouper tous leurs opposants derrière la même étiquette d'Al Qaïda.
"Ben Laden (...) voilà l'ennemi qui manipule le peuple", a lancé Mouammar Kadhafi. "Ne vous laissez pas influencer par Ben Laden."
"D'un point de vue national, moral, éthique (...) ils devraient arrêter. Je n'ai aucune autorité découlant de la loi ou d'autres décisions de quelque sorte, je n'ai qu'une autorité morale", a dit celui qui se présente comme le guide d'une révolution plutôt que comme un chef d'Etat.
"Aucune personne saine" ne devrait rejoindre les rangs de la révolte, a-t-il dit, en invitant la population à désarmer les contestataires.
Le soulèvement ne cesse de gagner du terrain et des affrontements ont eu lieu à Zaouiyah, à une cinquantaine de kilomètres seulement de Tripoli, la capitale.
"Ce qui se passe à Zaouiyah est une farce (...) Les gens sains ne participent pas à une telle farce", a dit Mouammar Kadhafi.
"Vous, habitants de Zaouiyah, arrêtez vos enfants, prenez leurs armes, détournez les de Ben Laden, les pilules les tueront", a-t-il ajouté. "Laissez le pays en paix."
(Bureau du Caire, Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey pour le service français)