Les choses bougent dans le monde, et à très grande vitesse. Ce qui est certain, c’est que des bouleversements profonds nous attendent dans les prochains temps. Le monde est arrivé à la fin d’une logique de fonctionnement, c’est inéluctable. Et les signes de cette fin sont à présent tangibles. Plusieurs études indépendantes viennent de démontrer que les moins de 40 ans vivront moins vieux, plus malades et plus pauvres que leurs propres parents. Pour la première fois dans l’histoire des pays industrialisés, depuis des centaines d’années, les enfants ne pourront plus espérer un monde meilleur que celui qu’ont connu leurs parents ! Pour moi, ces conclusions démontrent que le système mondial mis en place depuis longtemps nous a conduit au naufrage. Et que nous soyons passagers de première, deuxième ou troisième classe, nous ne pourrons pas empêcher ce système de sombrer dans les profondeurs de l’océan, et de nous engloutir, corps et biens, avec lui.
Dans les méditations qui furent les miennes pendant le solstice d’hiver, cette perspective fut loin de me déprimer ou de me désespérer. Et l’attitude que j’ai choisie, face à cette vague de catastrophes qui s’approche, c’est de me recentrer encore davantage sur l’essentiel. Et la seule question qui me préoccupe en ce moment est la suivante : quelles qualités est-il nécessaire que je développe pour que cette épreuve qui m’attend me fasse grandir, en conscience et en amour ? De quelles compétences aurai-je besoin pour transmuter ce tsunami mondial en une opportunité de passer à un autre niveau en tant qu’être humain ?
Konrad Lorenz disait avec beaucoup de pertinence : « Le chaînon manquant entre le singe et l’Homme, c’est nous ! » Je partage tout à fait cette pensée qui nous rappelle, un peu brutalement, que nous, les humains, sommes encore loin de ce à quoi nous sommes appelés. En tant qu’espèce, l’humanité est bien trop mobilisée par ses instincts de domi-nation, de possession, de consommation pour prendre conscience que notre incarnation, ici sur Terre, est une grande école pour nous faire évoluer vers ce que nous sommes vraiment : des êtres spirituels en apprentissage d’amour, de respect, de conscience. Depuis que je me suis engagé au service de l’évolution des êtres humains, ma motivation première fut toujours celle-là : vous donner les outils nécessaires pour que vous puissiez transmuter vos épreuves (problèmes relationnels, professionels ou de santé) en une opportunité de croissance vers ce qui est, en vous, essentiel. À ce propos, je me plais à rappeler que le mot épreuve était un terme utilisé en photographie, avant l’époque du numérique. Et que pour obtenir ces épreuves, il fallait passer les négatifs dans un bain révélateur. N’est-ce pas là le sens de nos épreuves humaines ? À travers l’apparente négativité des souffrances, les épreuves nous révèlent des forces dont nous ignorions l’existence avant de les traverser. Combien de fois ai-je entendu des personnes me dire : « Quand ça m’est tombé dessus, je ne pensais jamais que je serais capable de passer au travers. Maintenant, j’ai découvert grâce à cette épreuve, une force en moi que je ne connaissais pas… »
En d’autres termes, cette fin de cy-cle qui s’approche de nous à grands pas nous invite à nous transformer en alchimistes. C’est la raison pour laquelle toutes les conférences et les ateliers que je vous propose sont orientés dans une seule direction : comment allons-nous être capables de transmuter le plomb de toutes nos difficultés, de toutes nos souffrances, de toutes ces épreuves en or : l’or de la conscience, de l’amour, de la sagesse ? Comme le disait Edgar Morin : « Ce n’est pas parce que nous avons vécu des expériences que nous avons de l’expérience. Pour transformer les expériences en conscience, nous devons sans cesse nous les remémorer et les reméditer. Ce n’est qu’alors que nous sommes prêts pour un nouveau commencement. »
C’est le voeu le plus cher que je formule à notre égard : que nous soyons capables, individuellement et collectivement, de transformer le fumier de nos épreuves en or d’une nouvelle civilisation, celle qui méritera réellement le nom d’HUMANITÉ. Au niveau personnel, c’est ce à quoi je m’emploie et je me prépare, depuis 25 ans. Au niveau professionnel, c’est le service auquel je me dédie depuis 22 ans. Au niveau spirituel, c’est la quête qui m’animera jusqu’à mon dernier souffle. Car c’est face à la mort que nos véritables choix de vie prennent tout leur sens et toute leur dimension. Le reste n’est qu’illusion.
Restons debout, conscient et sans peur !
Fraternellement
Jean-Jacques Crèvecoeur
Montréal (Québec)
Source
Jeu de briques
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