Moody’s a abaissé de deux crans la note de Chypre dont elle relève la dégradation structurelle des finances publiques, l’exposition du secteur bancaire à la Grèce et le manque de compétitivité de l’économie.
Cette décision était relativement attendue depuis que Moody’s avait placé le pays sous surveillance à la mi-janvier. La nouvelle note est dotée d’une perspective stable, ce qui implique qu’aucune modification, dans un sens ou dans un autre, n’est prévue à moyen terme.
Dans son analyse, Moody’s a pris en compte la dégradation des finances publiques du pays depuis le déclenchement de la crise. Elle estime que cette évolution tient largement à des facteurs structurels, puisque salaires et transferts sociaux représentent les deux tiers des dépenses de l’État.
Moody’s est aussi préoccupée par l’importance des prêts du secteur bancaire, qui représentent 925% du produit intérieur brut du pays. En outre, celui-ci est massivement exposé à la Grèce voisine : plus de 40% des prêts des trois plus grandes banques du pays ont été consentis à des emprunteurs grecs.
La perte de compétitivité internationale du pays a été un facteur moindre dans la décision de Moody’s, qui relève toutefois que les augmentations de salaires ont été ces dernières années supérieures aux gains de productivité.