La première concerne le déficit budgétaire pour 2010 qui atteint le montant
précis mais néanmoins astronomique de 148,8 milliards d’euros
!
Pourtant, malgré un sommet une profondeur encore jamais égalée,
François Baroin trouve quand même le moyen de s’en réjouir en précisant: «
S’agissant tout d'abord du déficit budgétaire, nous finissons l'année sur
un résultat un peu meilleur que celui que nous avions fixé, puisque le solde
n’est négatif que de 148,8 milliards d'euros, au lieu des 149,8 milliards
prévus dans la dernière loi de finances rectificative. » !...youpi,
super !!!!
Certes les circonstances peuvent être qualifiées d’exceptionnelles mais
rappelons que la Cour des Comptes n’évalue qu’à un tiers l’effet de la crise,
il nous reste quand même un déficit plus ou moins récurent d’environ 100
milliards d’euros et que de toute façon ces 149 milliards viennent gonfler
encore un peu plus l’endettement pharamineux de la France.
Je n’évoque même pas les déficits de la Sécu qui commencent eux aussi, à
s’empatter très sérieusement !
On sait qu’il y a 2 façons qui peuvent évidemment être combinées pour
résorber tout ou partie de ce déficit, c’est d’augmenter les recettes et/ou de
diminuer les dépenses.
Pour augmenter les recettes, là encore 2 facteurs qui peuvent également être
combinés, la croissance qui aurait comme effet mécanique d’augmenter les
rentrées fiscales et l’augmentation du taux de prélèvements.
Bien évidemment, tout le monde préfèrerait que la croissance fasse le
travail à notre place, or les prévisions de croissance du Gouvernement viennent
encore une fois (c’est systématique depuis 4 ans) d’être revues à la baisse.
Après celle de 2011, c’est au tour de 2012. Et voyez comme c’est bien
dit : « Le gouvernement français devrait revoir à la baisse en Avril
sa prévision de croissance pour 2012, actuellement de 2,5%, un niveau un peu
élevé selon le ministère de l'Economie », ( Le Monde du 28
janvier).
Déjà qu'un taux de 2,5 % ça faisait pas énorme, mais il est fort probable
qu'il s'avère inaccessible pour nous !
Selon Le Monde, les experts du Ministère estiment qu'il est trop tôt pour
dire si la prévision 2012 sera abaissée à 2,0% ou à 2,25%. »
Donc, clairement il ne faut pas compter sur la croissance pour nous sortir
de l’ornière, du moins pas avant une bonne dizaine d’année !
Quand à la réduction des dépenses, c’est pas trop bien parti non plus
!
A ce propos je reprends une question posée par Pierre-Alain Muet lors du
débat en Commission des Finances cité plus haut, elle résume bien les
choses : « Par ailleurs, la politique de non-remplacement d’un
fonctionnaire partant à la retraite sur deux provoque des ravages dans certains
secteurs – à l’éducation nationale par exemple – pour des résultats budgétaires
discutables. Selon la Cour des comptes, l’économie d’un milliard d’euros que le
dispositif devait rapporter se réduit à 200 millions lorsque l’on prend en
compte les heures supplémentaires créées en compensation. Nous souhaiterions
savoir ce qu’il en est précisément pour 2010. » !!!
Tout est là, derrière une intention louable qui est de diminuer les dépenses
de l’Etat, il y a non seulement un problème de méthode relevé en son temps par
la Cour des
Comptes via feu son Président Philippe Seguin, mais également une question
d’efficacité puisque malgré les problèmes posés par les réductions d’effectifs,
le résultat est riquiqui !
Compte tenu de tout cela, il y a de quoi être sérieusement inquiet sur la
capacité de la France à résorber ses déficits !
Tel que c’est parti, et selon les chiffres d’un rapport de Philippe Marini
qui date de 2009 mais qui est plus que jamais d’actualité, la charge de la
dette pourrait être telle qu’elle constituerait le premier poste budgétaire…50
à 53 milliards par an uniquement pour payer les intérêts de la dette, ça en
fait des sous pour les hôpitaux, les logements sociaux, les écoles, les prisons
ou la Justice !
Et le pire c’est ce sentiment d’impuissance dû au fait que nous sommes à la
merci de facteurs exogènes sur lesquels nos gouvernants actuels et futurs n’ont
pas la main !
Pour les recettes nous dépendons d’une hypothétique croissance qui, déjà
structurellement faible en France, peut être en plus perturbée par des
évènements internationaux (hausse brutale du pétrole par exemple) et pour les
dépenses, nous sommes arrivés à un point ou nous dépendons du rating que les
Agences de notation voudront bien octroyer à la France et plus généralement des
taux d’intérêts dont dépendent le cout de notre dette stratosphérique
!
Et n’attendons pas de miracles de nos prochains gouvernants quels qu’ils
soient !
Entre la volonté mais les actions décousues et peu efficaces de Sarkozy et
les promesses non financées de l’opposition, il y a vraiment de quoi être
confiant dans l’avenir !
Je vous le dis tout de go, méfiez vous de tout candidat à la Présidentielle
qui n'annoncera pas clairement que la France devra pas faire des efforts
considérables pour retrouver un tant soit peu d’autonomie financière et donc
politique, celui là ne sera qu’un gros (une grosse) baratineur (euse)
!