Blocages ! Ceux qui se foutent de la planète
Nous ne vivons pas, hélas, dans le meilleur des mondes. Les décisions que sont amenés à prendre les humains, et particulièrement les groupes humains, collectivités, associations, entreprises et états, ont leur propre logique qui n'est en général pas la logique du développement durable. C'est ainsi que les états par exemple prennent souvent des décisions qui se révèlent catastrophiques sur le long terme.Pourquoi ? Parce que les décideurs sont souvent amenés à juger selon des critères qui n'ont rien de scientifique : des critères politiques, économiques ou d'intérêt personnel. Et si cela a été vrai de tout temps, les choses ne font qu'empirer de nos jours. La raison de cet état de fait porte un nom : le pouvoir déjà exorbitant, mais pourtant toujours croissant des lobbies. Un Lobby, ou groupe de pression, est l'émanation d'une personne morale (en général une grosse entreprise, ou un groupement d'entreprises) qui cherchent à faire pencher une décision en leur faveur.
Depuis quelques années, les lobbies ont repris à leur compte la "vague écologique". Ils arrivent à camoufler leurs exactions derrière des motifs pseudo écologique, avec des arguments que seuls les spécialistes peuvent contrer. En fait, Ils sont passés maître dans l'art de la désinformation. Ils inondent les médias de propagande. Et comme ces médias dépendent de l'argent que leur rapportent les pages de pub, ils ne font pas en général la fine bouche.
Des exemples ? Prenons le lobby le plus puissant du monde : Celui des industries pétrolières. Prenons la plus importante de ces compagnies pétrolières : Exxon. je vous propose ici de décortiquer à la loupe comment Exxon, et d'autres, nous roulent dans la farine. Vous allez voir, c'est tout simplement terrifiant.
Voici les sommes que Exxon a versé en 3 ans à des lobbys anti-écolo qui n'ont pas d'autre but que de persuader les américains que le réchauffement climatique n'existe pas : (les chiffres sont en dollars) :
Terrifiant, non ?
Lobbies industriels et hommes politiques : liaisons dangereuses
On ne le sait pas forcément, mais le parti républicain américain est totalement noyauté par les compagnies pétrolières. Lors des élections de 2004, ces compagnies ont versé à ce parti les sommes suivantes :- ExxonMobil : 1,71 millions de $
- Southern Co (électricité) : $ 1,21 millions
- Chevron : 770 000 $
- General Motors : 467 024 $
- Texaco : 353 000 $
- Peabody energy (charbon) : 65 750 $
Georges W Bush est président de Arbusto Energy inc et de Spectrum 7 energy, et membre du conseil d'administration de Harken energy corp, toutes des compagnies pétrolières.
Condolezza Rice est membre du conseil d'administration de Chevron.
Donald Evans est directeur général de TomBrown inc. (pétrole et gaz)
Andrew Card est président de l'américan automobile manufacturers association
etc...
Aux USA, ceux qui s'inquiètent pour leur santé et pour la planète sont paralysés par une intense campagne de propagande, qui leur serine que les risques n'existent pas, que toutes les mesures adéquates sont déjà prises et que ceux qui disent le contraire sont des éléments subversifs, voire anti-américains, ce qui là bas pour l'opinion publique le crime numéro 1. Si t'as la malchance de te faire cataloguer ne serait-ce qu'une fois comme anti-américain par un journaliste à la con, t'es mort. T'auras plus jamais accès aux médias. On comprend que les temps soient durs pour les écologistes la bas. Courage les boys et les girls ! On est avec vous !
En France, c'est justement aussi l'accès aux médias qui est confisqué à ceux qui ont le courage de se dresser contre les excès des industriels. Le pouvoir médiatique de compagnies comme Elf, Total, Areva (nucléaire), Cogema, Rhodia, Sanofi Aventis, EDF et GDF, est immense. Ces boîtes font la pluie et le bottin (!) dans les médias franchouillards. Leur arme ultime : si tu publies quelque chose qui nous salit, on te retire notre budget publicitaire. Mais non, chez nous ça n'existe pas des combines pareilles, on sait bien que la presse est libre...
La commission européenne semble (un peu) plus résistante au pouvoir des lobbies, et ce bien que BASF soit le premier industriel chimique du monde, et Total le septième. La commission est ainsi parvenue à imposer en décembre 2006 le règlement pour l'enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques — en anglais : Registration, evaluation and authorisation of chemicals (Reach), qui renverse la charge de la preuve pour 30000 produits chimiques : il appartiendra à l'industriel de démontrer que la substance utilisée est sans danger pour l'homme et la nature, et non aux états de montrer qu'ils peuvent être dangereux. La liste de ces produits a toutefois fait l'objet d'intense débats et a été réduite significativement : 100 000 produits étaient concernés au départ... (voir l'article sur wikipedia). Question : que sont devenus les 70 000 autres ? Ben, on les retrouve partout, y compris dans vos cosmétiques, produits nettoyants et jusque dans votre assiette. Mais rassurez vous les industriels disent qu'ils sont sans danger...