[Côte d’ivoire]:Tirs à balles réelles et Gaz anti-émeutes… #civ2010

Publié le 24 février 2011 par Cabinda

[Côte d’ivoire] : Du gaz anti-émeutes…

Depuis le 28 novembre 2010, Laurent Gagbo s’accroche à un pouvoir qu’il a perdu face à Alassane Ouattara. Les exactions continuent  à l’encontre d’une population de plus en plus affaiblie, désorientée et, contraint à l’exil dans les pays voisins.

Les récents événements font état de soulèvements populaires, particulièrement dans le quartier d’Abobo. De dizaines de morts et blessés sont à mettre au nombre de victimes. La Révolution du jasmin qui secoue le monde Arabe (Tunisie, Égypte, Libye, Jordanie, Yémen, Arabie Saoudite etc.…) occulte le drame des ivoiriens au quotidien.

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La répression continue en dépit des injonctions de la communauté internationale. Mardi 22 février de très violents affrontements ont opposés les forces fidèles à Laurent Gbagbo à la population du quartier d’Abobo. Bilan, selon des sources sécuritaires, le bilan serait d’une quinzaine de morts, mais il pourrait être beaucoup plus lourd.

Les attroupements sont dispersés avec une violence militaires et, l’usage des gaz anti-émeute récurrents.  Malgré l’isolement du Pays, Laurent Gbagbo trouve des alliés pour s’équiper en gaz, particulièrement le Gaz anti-émeute.

La production gazière du pays baisse de manière significative depuis plusieurs mois. Or, les quatre producteurs de gaz du pays, les Américains Foxtrot et Vanco, le Britannique Afren et Canadian Natural Resources, fournissent la totalité du gaz consommé dans les centrales électriques du pays. Pour éviter que des délestages massifs ne viennent aggraver une situation politique locale déjà très tendue, le régime de Laurent Gbagbo, a lancé la semaine dernière un appel d’offres pour un contrat d’approvisionnement de GNL portant sur 100 milliards de pieds cube sur 10 ans. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 19 mars (sources : Africa Energy Intelligence, 22 fév. 11).

Abobo

De même, Abidjan fait tout pour éviter une pénurie de butane (GPL), La Société ivoirienne de raffinage (SIR) a donc choisi de s’approvisionner sur les marchés internationaux. Le 11 février, le navire M/V Kent, affrété par le Trader Vitol, lui a livré une cargaison de 3,639 tonnes de GPL à Abidjan. Ne pouvant plus opérer dans l’Union européenne depuis le gel de ses avoirs par le conseil européen le 14 janvier, la SIR a payé le prix de cette cargaison, soit 4,548 millions $, à une filiale de Vitol à Dubaï. Les fonds ont transité par la banque nigériane Union Bank of Africa. Contacté par Africa Energy Intelligence, Vitol a indiqué qu’il ne faisait aucun commentaire sur ses opérations. Décidément, en Côte d’ivoire, ça sent le gaz…

Sur le plan économique, l’étau se resserre autour du clan Gbagbo contraint de ‘’braquer’’ des banques pour faire face au paiement des salaires des fonctionnaires et militaires à sa solde. Les fermetures provisoires de banques continuent. Craignant de ne pas pouvoir payer ses milices, le gouvernement Gbagbo a décidé de nationaliser certaines d’entre elles, au premier rang desquelles les Françaises Bicici et SGBCI.

Le Trésor Ivoirien incendié

Sur le plan politique, une nouvelle mission diplomatique africaine a rencontré les acteurs de la scène ivoirienne le 20 février dernier. Avant la rencontre, Ouattara reprochait au panel sans Compaoré de ne pas comporter de représentant de la Cedeao. Du coup, le président de la Commission de l’organisation ouest-africaine est arrivé par un vol spécial d’Abuja, mardi en fin de journée. Il est venu apporter les « recommandations fermes » du président en exercice de la Cedeao, le Nigerian Goodluck Jonathan, aux membres du panel qu’il devait rencontrer à 18 heures locales. Son message : les exhorter à ne pas s’éloigner de la feuille de route de la Cedeao et de la position officielle de l’UA : il n’y a qu’un président élu et légitime en Côte d’Ivoire. Et c’est Alassane Ouattara.