" A l'image des révolutions tunisiennes et égyptiennes, il faut que le peuple ivoirien se lève pour
mener sa révolution. Histoire de chasser Laurent Gbagbo du pouvoir afin
de respecter la volonté du peuple ivoirien sortie des urnes ", c'est
l'appel lancé le 18 février par le reggaman ivoirien Tiken Jah Fakoly, à
l'intention de ses frères Ivoiriens.
En
effet, cette conférence de presse, censée porter sur la situation
sociopolitique du continent africain marquée par des soulèvements
populaires dans certains pays magrébins, a été finalement centrée sur la
crise post-électorale en Côte d'ivoire (RCI).
Sans détour, la star du reggae réfugié au Mali n'a pas été tendre avec
le président sortant, Laurent Gbagbo.
"L'heure
est grave aujourd'hui dans mon pays en Côte d'Ivoire. Mes compatriotes
souffrent par le fait d'un seul homme, Laurent Gbagbo, qui veut
confisquer la démocratie en RCI. Je ne m'exprime pas en tant que
défenseur de qui ce soit, mais en tant que défenseur des idéaux
démocratiques. Et pour sauvegarder cet acquis, il faut que ce vent de
révolution souffre sur mon pays. Il faut que le peuple ivoirien se
lève pour mener sa révolution pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir
afin de respecter la volonté du peuple ivoirien sortie des urnes", a
suggéré Tiken Jah Fakoly, qui
se dit contre l'usage de la force armée par l'ECOMOG pour parvenir à
cette fin. Cette intervention militaire, à en croire le chanteur
ivoirien, fera sans nul doute beaucoup de victimes civiles.
" Ce sont nous les Ivoiriens qui avons fait appel à la communauté internationale "
Tiken
Jah a balayé d'un revers de main toutes les accusations à l'encontre de
la communauté internationale dont l'implication a été qualifiée
d'ingérence étrangère maladroite dans une affaire interne aux Ivoiriens.
"
Dans le règlement de
la crise post électorale ivoirienne, la communauté internationale ne
fait que jouer son rôle. Pour le bon déroulement du processus, ce sont
nous les Ivoiriens qui ont fait appel à la communauté internationale
avec l'accord des différentes parties. Au finish, on ne peut pas
l'écarter, elle a aussi son mot à dire pour avoir participé au processus
de long en large " a souligné Tiken Jah.
En
plus, le célèbre reggaman ne fonde pas grand espoir dans la résolution
de cette crise par le panel des chefs d'Etats mandaté par l'Union
africaine.
" L'Union africaine, depuis sa création, n'a pas été à hauteur de
souhait dans le règlement des crises africaines. Dans la résolution du
cas ivoirien, il faut qu'elle prenne
des décisions justes, à savoir l'aspiration du peuple ivoirien qui a
sanctionné Gbagbo dans les urnes. Il faut qu'elle nous prouve pour une
fois qu'elle n'est pas l'Union des Amis " a-t-il souhaité.
Il
faut cependant rappeler que, depuis les premières heures de la crise
poste électorale ivoirienne, la star du reggae a demandé à Laurent
Gbagbo, dimanche, de " reconnaître sa défaite et de quitter le pouvoir "
au profit de Alassane Ouattara dont la victoire à la présidentielle
ivoirienne du 28 novembre 2010 est reconnue par la communauté
internationale.
Kassoum THERA