Rêve d’Atlantide
Tandis que je tords une corde de sable
pour en lier
le temps dément,
tandis que je ramasse des débris d’avenir,
pour m’en acheter
l’aujourd’hui,
tandis que meurt de faim ma liberté,
et qu’humilié je tiens serrée
sa bouchée de pain –
c’est alors probablement que,
devant nous et devant moi,
émergera l’Atlantide...
Comme une scène d’une nouvelle Création
devant un public condamné....
Avant que je ne sombre – moi aussi je la verrai.
Je l’apercevrai
dans le trouble déluge imminent :
République inhabitée ?
Royaume de marbre ?
Temple immense d’une idée marchande ?...
Peu importe.
Mais je sais que mon âme –
esclave libre –
trouvera le salut en elle.
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Arbre et oiseau
Deux ailes frémissantes
sur la mince cime de l’arbre.
L’oiseau semble voler
mais en réalité, il s’est posé là.
Endroit instable, pour un répit,
jetée qui tangue,
mais l’oiseau trouve appui
dans cette danse au hasard.
Perçoit sous ses serres
les feuilles,
le tronc,
le suc sans trêve de la terre,
le pouls profond du monde...
Instant magique
où l’oiseau a une racine,
et l’arbre –
des ailes.
Guéorgui Konstantinov, deux poèmes extraits de Arbre et Oiseau publié en édition bilingue, bulgare/anglais, en 1999, traduction de Kris Vassilev, revue Po&sie, n° 131/132, pp. 121 et 122. (La revue propose un ensemble d'une dizaine de poèmes)
Bio-bibliographie de Guéorgui Konstantinov
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