A la Galerie Interface, rue Chancelier de l’Hospital, Dijon, jusqu’au 26 mars, sont à voir des oeuvres de Zhu Hong et de Christian Robert-Tissot.
La jeunes artiste chinoise Zhu Hong dont j’avais aimé le travail à la galerie de Talant, est à nouveau présente ici (cf dans mon blog, archives, mars 2010). Tant mieux. Son rapport à l’image et à sa reproduction (reproductivité, comme on dit aujourd’hui!) est intéressant. Partie d’un livre de photos, elle reproduit chacune d’elles au crayon, sur fond noir. 200 petits dessins qu’elle place en série, en ruban, le long des murs de l’appartement Interface, telle une longue pellicule qui se déroule de pièces en couloirs. (L’artiste le considère comme une seule œuvre. cf photo). Et, esthétiquement, c’est valable. Plaisir des yeux… Allusion aux négatifs bien sûr (l’image est à peine visible sur ces cartons noirs, mais bien réelle. Le trait brille, et communique une allure fantomatique aux choses et aux personnes. cf deuxième photo). Allusion aux anciens albums photos aussi, puisque chaque carton est fixé avec des coins photo…
Oui, Zhu Hong recopie! Mais elle apporte forcément un peu d’elle-même à ces images qu’elle reprend, alors qu’elles étaient déjà « reproduites » dans un livre. Elle y met du sien! C’est d’abord un travail de dessin, fort beau, et c’est ensuite une réflexion (art contemporain oblige). La photo originale, point de départ, a franchi une frontière. Elle est passée dans un autre monde… Zhu Hong l’a sortie de son contexte, elle l’a souvent réduite à un fragment, elle a utilisé un autre support, elle a reproduit les contours du sujet à l’aide d’un crayon…Bref, de l’œuvre première, que reste-t-il? Le livre est éclaté. Et Zhu Hong a refait autre chose…
Du travail de Robert-Tissot, je ne peux rien dire.
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