Los Angeles 2013 est le remake de New York 1997. Réalisés par John Carpenter, ils mettent en scène Snake Plissken, repris de justice comme tant d’autres, confronté à un contrat plus que douteux proposé par les représentants de l’Etat eux même. Dans une Amérique dictatoriale, les crimes envers les personnes sont autant condamnés que la longue liste de crimes moraux. La peine est simple : la déportation ou la mort. Or, les présidents ont la fâcheuse tendance à s’attirer des ennuis. Qui de mieux désigné que l’un des plus célèbres renégats pour lutter contre d’autres renégats. Et voilà Snake Plissken courant après la montre pour se sauver des fourberies de l’Etat et courant tout court pour se sauver de ses ennemis...
Escape From New York (1981, 1h49), film américain de John Carpenter avec Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine…
Escape From LA (1996, 1h41), film américain de John Carpenter avec Kurt Russell, Peter Fonda, Cliff Robertson…
Pour clore ce triptyque consacré à John Carpenter, voici à mes yeux deux bijoux du réalisateur. Si Los Angeles 2013 l’emporte à mes yeux, il ne
saurait être séparé de son binôme. Effectivement, en plus d’un univers uchronique (et oui !) pour le premier et futuriste pour le second tout deux somptueux, d’un scénario riche et sophistiqué, ces deux films sont portés par une personnalité forte. Digne des grandes figures des films de Science Fiction, Snake Plissken incarné par Kurt Russell nous ravit en héros tourmenté, irrévérencieux et charismatique.Ce qui change par rapport aux films les plus récents de John Carpenter, c’est bien cette richesse dans l’intrigue. Evidemment, il y a toujours autant de muscles et d’explosions. Il y a toujours cette mise en scène façon guérilla. Mais cette fois, nous ne sommes pas tout à fait dans le manichéisme prégnant dans Vampires ou Ghost of Mars même si des efforts étaient faits. Comme souvent chez Carpenter, les « bons » et les « méchants » sont inversés. L’Etat ou l’ordre établi n’est jamais exempt de tout reproche, et les « méchants » ne le sont pas tant que ça, mais un peu quand même. Or bien souvent, même si les valeurs morales sont inversées, le manichéisme demeure.
Dans ces deux films, nous retrouvons cette dualité particulière aux films de Carpenter. Mais nous
retrouvons aussi, à l’intérieur même de ces catégories de personnages, des changements de points de vue, des prises de conscience et des revirements de situation. Cette complexité participe au dynamisme du scénario et est largement bienvenue. C’est, pour moi, ce qui fait la différence entre un bon film, et quelque chose de plus grande ampleur. Alors, quand l’idée de base est bonne et quand chaque rôle apporte un vrai élément à l’ensemble…tout roule !Comme toujours, la qualité de l’image et de la mise en scène sont de haute voltige. Même s’ils commencent peut être à dater (NY 97 en tout cas), les villes respectives sont sombres et apocalyptiques. Les gangs rodent et la loi du plus fort règne. Celle du plus fort, mais aussi celle du plus débrouillard, de celui qui tirera le mieux son épingle du jeu. Car ce sont de vraies sociétés alternatives qui se créent dans ces bas fonds. C’est peut être ce qui manque aux films plus récents du réalisateur : de la profondeur dans l’univers. Car si on devine, au moins pour Ghost of Mars que quelque chose de plus vaste entoure les personnages, une vraie organisation, nous ne la percevons pas vraiment. Ce n’est pas une question de longueur de films pourtant. Ils tournent tous autour des 1h40/50.
Enfin, et c’est aussi une habitude, mention spéciale à la musique, à chaque fois un vrai régal.
note New York 1997 :
note Los Angeles 2013 :
Les Murmures.