Synopsis : Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse
cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois.
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de
vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ?
Comédie avec Fabrice Lucchini, Sandrine Kiberlain, Natalia Verbeke
Mon humble avis : Qu'il soit volubile ou tout en retenue, j'adore Lucchini, ses expressions d'incrédulité, d'excitation et de malaise...
Ce film est une réjouissante satire sociale de la bourgeoisie des années 60..., condescendante, étriquée dans les convenances et ayant une très haute opinion d'elle même et de très grands préjugés sur les petites gens. Les domestiques étaient à l'époque encore exploités jusqu'à la moelle.
Jean Louis est un de ces bourgeois qui, via sa propre bonne espagnole, découvre qu'une petite communauté d'émigrées ibériques vit au dessus de chez lui dans la précatirité. Il réalise que toutes ses femmes sont l'inverse de l'idée que les siens se faisaient d'elles :
courageuses, joyeuses, généreuses, chaleureuses, accueillantes, déterminées, solidaires. Et surtout, expatriées, loin de chez elles, de leur famille. Quelle succulente galerie de portraits de femmes ! Ce film montre aussi parfaitement ce qu'était la vie de ces femmes dans les années 60. A l'époque, elles étaient espagnoles, puis Portugaises.... Elles sont sans doutes maintenant roumaines ou polonaises.
C'est un réel plaisir que de d'évoluer au milieu de toutes ses femmes qui respirent la joie de vivre malgré les difficultés. L'accent, les mots, les phrases, les expressions, les traditions, la musique... C'est une petite Espagne qui vit dans ce sixième étage. On assiste avec plaisir à la transformation de cet homme et son intégration dans cette communauté feminine. En abaissant les barrières sociales, il rencontre l'autre, lui même et une demoiselle qu'il n'imaginait pas : la liberté. Tout cela est brillament mis en scène et interprêté, saupoudré de quelques dialogues très bien placés et sentis. On regarde ce film avec le sourire aux lèvres, on s'esclaffe et on s'émeut. Car ce qui m'a le plus marqué dans ce très bon film, c'est la tendresse qui s'en dégage. Délicieux !
On a tous besoin d'un 6ème étage... d'un bol d'air, d'une révelation, d'un ailleurs, d'un autre pour vous dire qui l'on est, d'un lieu où l'on puisse se retrouver, ..... qu'on imagine parfois au bout du monde et qui peut-être... juste en haut de l'escalier.