De petit pot à tabac voilà donc Martine Aubry reconvertie en cheval de course. Le pedigree familial ne joue pas en sa faveur. Les ascendants, certes qualiteux, ont par le passé manifesté une rétivité dans le steeple-chase des présidentielles. Ce seul souvenir fait douter les parieurs sur le mental de gagnant de la fille. Une battante nul doute mais une gagnante ?
Consciente de ce handicap, la première secrétaire, qui a tout de même à son palmarès d’avoir coiffé d’un cheveu sur le poteau de la rue de Solferino Ségolène Royal, soigne sa stature de leader de l’opposition. Vieille tactique qui consiste à bluffer ses adversaires en affichant une condition physique insolente qui dans la réalité n’existe peut être pas.
Question tactique justement, face à un terrain annoncé comme lourd, collant aux pattes, on a pris la précaution de chercher un arrangement avec certains concurrents. Un pacte en vertu duquel on part doucement côte à côte, on s’observe et on se met d’accord pour neutraliser quelques outsiders turbulents.
Officiellement entre DSK et Martine, on se contente chacun de ne pas sortir de son écurie. Le FMI pour l’un, le PS pour l’autre. Ce qui n’empêche pas d’avancer ses pions. Anne Sinclair pour le challenger d’outre-Atlantique, Fafa les bons tuyaux pour la reine du Nord.
Présent discrètement en arrière-plan depuis l’arrivée de la Maire de Lille à la tête du PS, Laurent Fabius s’est vu confier la préparation du plan de travail gouvernemental lors de la première année du quinquennat. Autrement dit les mesures à mettre en œuvre immédiatement par la gauche en cas de victoire en 2012.
La réflexion est censée profiter au futur candidat socialiste issu des primaires. En fait elle sert avant tout la Première secrétaire du PS qui ne dispose pas de la réputation d’économiste de DSK ou d’un canevas déjà très travaillé comme François Hollande.
Un adversaire après l’autre. Dans un premier temps, Martine Aubry joue groupé avec DSK pour étouffer la candidature de François Hollande qui devrait être annoncée le 28 mars. Le cas DSK sera traité juste après.
A la stratégie des “petits cailloux” maintes fois évoquée par JC Cambadèlis pour DSK, Martine Aubry répond par celle “des petits pas”. Avec un avantage psychologique certain. Dans la fable de La Fontaine, c’est bien la tortue qui gagne la course.
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