Test de Stacking sur PSS

Matrioshka !

Tout le monde connaît le principe des poupées russes. Il s'agit d'une série de figurines creuses en terre cuite , peintes et ouvertes à l'horizontale. Elles contiennent les versions plus petites de leur série, qui elles-mêmes contiennent les versions plus petites..., jusqu'à arriver à la plus minuscule des poupées matriochka, et dans le cas présent, Charlie Blackmore. Bienvenue dans l'univers du dernier jeu de Double Fine : Stacking.

Inceptionauts Quest

Charlie, le héros, est le petit dernier d'une famille d'ouvriers dans une époque rappelant la révolution industrielle, mais dont l'ensemble de la population serait des poupées russes. Par manque d'argent, le père Blackmore accepte à contre-cœur une proposition d'embauche pour un inquiétant industriel que l'onappelle Le Baron. Un mois passe, et aucune nouvelle du père... Les enfant décident alors de partir à sa recherche, laissant la mère et le petit dernier en sécurité à l'intérieur de la maison. Un nouveau mois s'écoule, et aucune nouvelle des enfants... Charlie décide alors de ne plus se laisser pouponner par sa fratrie et part à le recherche des disparus afin de les ramener dans leur foyer. C'est ici que commence votre aventure.
L'histoire de base n'est pas forcement ce qu'il y a de plus sexy, mais ceux qui connaissent les productions Double Fine savent que la qualité de leurs scénarios réside surtout dans l'humour et la profondeur des thèmes abordés. Ici, on y traitera de lutte des classes, d'exploitation d'enfants et de bien d'autres sujets très matures dans une ambiance toujours légère et agréable. Mais ce qui frappe avec ce jeu, c'est que l'on ressent le spectre des précédentes productions du studio. Cinq ans avant Inception, Psychonauts nous proposait de découvrir le subconscient des personnages. Costume Quest, lui, donnait l'opportunité de revêtir différents costumes afin de se découvrir de nouvelles habiletés et de progresser. Dans Stacking, le héros sera encore une fois un prétexte pour aller dans l'esprit et la peau d'autres personnages, permettant de découvrir un monde enchanteur de différentes manières.

Matriochka !

Chaque poupée russe qui peuple le monde de Stacking est différente, en terme de taille, d'âge, de classe sociale, mais aussi et surtout en terme d'habileté. En effet, chacune d'entre elles à une spécificité bien précise, dont l'utilité varie suivant l'objectif que vous visez. Ouvrir des portes, commander d'autres poupées, fumer la pipe, donner des baffes, disparaitre ou encore lâcher une immonde flatulence et vomir des cookies. Double Fine s'est totalement lâché pour créer un monde agréablement vivant, avec parfois comme seul et unique but celui de nous faire rire.
Mais comment Charlie, la plus petite poupée russe du monde, va-t-elle convaincre les gens de l'aider ? C'est là toute la beauté de ce titre, car le gros du gameplay est un magnifique symbole sur la force de persuasion.
Charlie n'a pas d'habileté. Mais comme toutes les poupées russes, il peut rentrer à l'intérieur d'une poupée de taille juste au-dessus de la sienne, afin de la contrôler et d'utiliser ses capacités. En rentrant les poupées les unes dans les autres, taille après taille, vous aurez l'occasion d'occuper toutes les poupées du jeu pour peu que vous passiez dans leur dos. En effet, aucune d'elles n'aime se faire posséder, et il faudra parfois utiliser les capacités de poupées spécifiques pour détourner l'attention d'autres.
Car avant d'être une aventure, Stacking est un jeu de réflexion redoutable. La trame principale vous propose de réussir des objectifs. Ceux-ci demandent d'aller à un certain endroit ou de réaliser une action, comme rentrer dans un bar gardé par un soldat ou arrêter une course de singes. Le but est d'utiliser les poupées qui peuplent le monde dans lequel vous vous trouvez afin de réussir l'énigme. Là où le principe devient foutrement génial, c'est que chaque défi possède plusieurs solutions très différentes, généralement de quatre à six suivant l'énigme. Souvent drôles, parfois tordues, il vous faudra taper la causette avec les badauds afin de découvrir une solution pour progresser. Si vous séchez totalement, sachez qu'il existe un système d'indices, jusqu'à trois par solution. Si le premier indice est aussi clair que les conseils d'un père Fouras et que le second vous file un bon coup de pouce tout en vous laissant dans l'expectative, le troisième indice vous livre la solution brut de décoffrage. La chose dérangeante, c'est que dévoiler ces indices ne coûte absolument rien, si ce n'est l'attente de vingt secondes entre chaque voile levé. Il est conseillé de passer outre ce système d'aide tant qu'il vous reste des cheveux sur la tête, car tout le plaisir du jeu est dans la déduction.

Court... Mais on y revient !

On pourra reprocher au jeu le fait qu'il est tout de même assez court. Comptez environ cinq heures pour la trame principale qui vous fera parcourir un total de quatre mondes. Si cela vous effraie, il n'y a pas de quoi car en dehors du fait que cette durée de vie est logique en comparaison de son faible prix, Stacking dispose d'une excellente replay value. Vous pourrez ainsi refaire toutes les énigmes du jeu pour en découvrir les autres solutions et aurez accès à un nouveau défi par monde. Sachez qu'en trouvant une solution, vous débloquerez la pièce d'un des nombreux puzzles de votre quartier général, endroit où seront stockés toutes vos trouvailles de collectionneur. Car oui, la collectionnite aigüe est présente dans ce titre et vous permettra de doubler le temps de jeu offert par la trame principale. D'abord, chaque monde dispose de certaines "poupées collector" plus ou moins difficiles à aborder. En les possédant, vous débloquerez une réplique qui viendra dans votre quartier général et que vous pourrez admirer à loisir. Mais en plus de ça, vous pourrez réaliser quelques achievements appelés "farces". Dans chaque monde, vous aurez l'occasion d'en faire dix, avec comme seul indice une phrase plus ou moins évasive. Si vous réussissez à réaliser cette action le nombre de fois demandé, la farce sera réussie et l'un des accessoires de la poupée utilisée se changera en or pour toujours. Créer une rixe dans un bar ou encore faire peur à des femmes âgées, ces actions mettent en lumière les opportunités d'espièglerie qu'offrent le jeu.

Note finale
9 / 10 Stacking est une petite perle d'originalité à tous niveaux, que ce soit dans sa merveilleuse et envoûtante direction artistique, dans son soin du détail si minutieux, ou encore dans son gameplay très bien pensé ! On pourrait lui reprocher sa faible durée de vie, mais comme toutes les bonnes choses sont toujours trop courtes, on ne lui en tiendra pas rigueur vu son faible prix et sa replay value intéressante. Si vous êtes amateur de casse-tête, les 1200 MS points, 11€ ou le prix d'un abonnement au PlayStation Plus (Stacking est offert pour la période de février 2011) sont un prix bien maigre à payer pour profiter d'un jeu aussi frais que celui-là.

On a aimé

• L'originalité globale du titre
• L'humour
• Le background scénaristique, graphique et musical
• Le concept
• La bonne replay value

On n'a pas aimé

• La durée de vie, parce qu'un concept aussi bon aurait mérité une aventure exceptionnelle
• Le système d'indices qui enlève tout plaisir de déduction lors de la troisième aide

On s'en tape

• Un PNJ m'a balancé un "BAZINGA!"

Par Mookie • Hier à 23h19 Vous devez posséder un compte Livegen et être connecté pour pouvoir poster un commentaire. Connexion Inscription

Stacking

• PSS
• Genres : Aventure / Puzzle Game / Reflexion
• Sortie FR : 09 février 2011

Note

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• hot THQ presente son line-up 2011