Il est facile de jouer les vierges effarouchées devant l'attitude du colonel Khadafi qui massacre sa population qui réclame simplement ce qui lui est dû : la liberté et la justice. Il est facile, comme le fait aujourd'hui notre président de la République de demander des sanctions contre la Lybie, comme si on decouvrait aujourd'hui que ce pays est un des pires en matière de respect des droits de l'homme. Cela fait 42 ans que Mr Khadafi est au pouvoir, 42 ans que la liberté d'expression n'existe pas en Lybie, 42 ans que les Lybiens sont soumis à une répression sans pareil.
Et qu'avons-nous fait, nous pays occidentaux qui savons brandir l'étendard de la démocratie quand il le faut pour éventuellement envahir d'autres contrées ? Oui, qu'avons nous fait en 42 ans ? Soyons honnête, les américains ont bien tenté de l'assassiné au début des années 80, il y a bien eu un boycott économique jusqu'au début des années 90 qui fut sans succès, mais depuis ? Non seulement nous n'avons rien fait, mais en plus nous avons réintroduit Mr Khadafi et son règime ignoble dans le concert des nations respectables. A Paris, Madrid ou Rome, le leader lybien a été en grande pompe, et on ne compte plus les ministres qui ont été à leurs tour reçus en Lybie.
La question des droits de l'homme ? Le respect des libertés fondamentales ? Secondaire que tout cela ! Il y a des intérêts bien plus importants qui doivent passer avant tout : les intérêts économiques. Eh oui, la Lybie a du pétrole, et elle a aussi de l'argent (du moins son dictateur), ce qui lui permet notamment d'acheter nos centrales nucléaires. Rappelons-nous les infirmières bulgares que ce règime détenait pour s'en servir de monnaie d'échange, comment croyez-vous que Sarkozy a obtenu leur libération ? Certainement pas avec des disques de Carla (je sais, il était pas encore avec elle, mais l'idée m'amusait beaucoup), non, il a bien fallu lui donner quelque chose à Khadafi pour permettre à Sarkozy de parader. Je vous laisse libre cours à votre imagination.
Le monde des puissants semble découvrir effarer les agissements du pouvoir en Lybie. Comme s'il avait fallu attendre le discours d'hier pour comprendre que Mr Khadafi était un malade sanguinaire. Moi, ce qui m'effare surtout, c'est de découvrir que des entreprises françaises, italiennes ou autres sont tranquillement installées là-bas depuis des années et font des affaires comme s'il ne se passer rien autour. Comme quoi, le business n'a pas besoin de la démocratie pour prospérer.
Mais tout cela a une explication et une logique. Depuis des décennies, la classe politique de la plupart des pays occidentaux a baissé pavillon. Aujourd'hui, c'est le pouvoir économique qui domine. Partout, en Lybie, en Chine, en Thaïlande, ce sont les intérêts économiques des grandes multinationales qui sont primordiaux. Pourquoi croyez-vous qu'aucun chef d'état ne fasse aujourd'hui de voyage officiel sans sa ribambelle de grands patrons avec lui. Comme si le pouvoir politique n'était plus qu'un super agent commercial. Le peuple lybien, mais il n'est malheureusement pas le seul, a été abandonné pour les intérêts du CAC 40, du Dow Jones ou autres. Le peuple lybien meurt aujourd'hui parce que nous avons été lâches.
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