Quelle pochette ! Je dois dire que c’est ce visuel détonant qui m’a amené à écouter ce disque, ainsi qu’une ou deux chroniques ici ou là. Ce nom aussi, Umberto, que l’on croirait sorti tout droit d’un porno italien (pardon à tous les Umberto qui nous lisent). Enfin, ce titre, La prophétie de la veuve noire. Tout un programme avant même d’avoir écouté la moindre note. Et puis aussi ce vinyle, limité à 485 copies, qui met en valeur l’image et la construction du disque en deux faces. La musique alors ? Une bande originale imaginaire d’une série z italienne, alliée à la puissance du rythme krautrock, façon électro. Oui Monsieur !
Umberto puisque c’est de lui qu’il s’agit, est en fait le projet solo de l’Américain Matt Hill, ancien activiste du psychédélisme au sein du groupe Expo 70. On sait très peu de lui, à part que c’est ici son deuxième album sous ce nom, suivant le bien nommé From The Grave. Cette fois-ci on trouve huit titres d’italo disco sortis chez Not Not Fun (sic), et dont l’originalité malgré les références lourdes impose le respect. On pense forcément à Steve Moore (Zombi), Carpenter, Goblin, mais aussi à Kraftwerk ou le le Pink Floyd ou encore plus récemment Zombie Zombie ou Emeralds. Tout un programme encore une fois.
Là où Umberto fait fort, c’est dans la construction progressive de ses morceaux, toujours très puissants (l’écoute au casque s’impose d’elle même), aux basses profondes et à son pychédélisme connoté. La track de ce disque, parce qu’il en faut toujours une, c’est "Temple room". Un voyage cosmique de 7’08’’ qui commence par un drone inquiétant puis ajoute des tonnes de couches de sons et de synthés pour finalement exploser à 3’50’’ en un truc hybride et électronique qui ferait de l’ombre à la Justice. L’autre c’est "Night stalking", spirale infernale de synthés qui dévastent tout sur leur passage. 6’40’’ une fois de plus, un break monumental, un final travaillé et une ambiance gothique, que demander de plus ? Les autres sans être aussi tubesques sont de vrais morceaux, et en fin de compte le disque s’écoute très bien d’une traite. L’une des dernières pépites de 2010.
En bref : un film d’horreur italien, psychédélique et groovy à souhait, où les synthés 80’s et les beats bien modernes apportent un véritable caractère. Excellent !
Le Myspace
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"Temple room" et "Night stalking", s’il vous plait :