Il y a très longtemps,
Quand il faisait mauvais temps,
Les femmes portaient un capuchon
Qu’on appelait «chaperon».
Voilà pour l’explication.
Dans cette narration,
Une petite fille
Très gentille,
En a porté
Un, tricoté
En laine rouge
Par sa maman.
Tout naturellement
On la surnomma
«Chaperon Rouge».
Vu ?... Bon !
Alors, action !,
Comme on dit au cinéma.
Deuxième précision
Donnée au lecteur :
A l’époque où l’auteur
Écrit cette histoire
De gros loups noirs
Rôdaient dans les bois.
Un jour, (était-ce en hiver ?
Non, mais) la grand-mère
De Chaperon prit froid
Et dut garder le lit.
Alors, la maman dit
A sa fille:
« Mets ton bonnet.
Et va porter sans traîner
Cette galette aux myrtilles
Avec ce pot de beurre
A ta Mamie grippée et enfiévrée.
Tu en as pour une demi-heure
Si tu contournes la forêt. »
Mais Chaperon désobéit et court
Par le bois. C’est plus court !
Or, tout d’un coup,
Elle a rencontré
Un loup
Qui voulut la dévorer.
Heureusement,
Un bûcheron vint le déranger.
Alors, la bête sauvage,
Dépitée, vexée, écumant
Lui demanda son âge
Et où elle devait aller.
Chaperon qui ne savait pas
Qu’il est dangereux de parler
A des gens qu’on ne connait pas
Répondit : « Je vais au-delà
Du moulin, là-bas,
Au premier bâtiment,
Chez ma grand-maman. »
Le loup répondit : « Moi aussi !
Tu vas prendre ce chemin-ci
Et moi, celui-là. On verra
Qui le premier arrivera.»
Le loup partit en galopant.
Et Chaperon, un peu bébête,
Se mit à cueillir tranquillement
Des fleurs et des noisettes.
Le loup arriva bien sûr
Le premier à la masure.
Il tapa, toc, toc, à la porte
Et dit : « Je vous apporte
Un bon gâteau. »
Le loup avait imité, finaud,
La voix de Chaperon
« Entre donc ! »
Répondit
De son lit
La vieille femme.
Alors, la bête cruelle,
Se jeta sur elle.
Cette vieille femme
Fut croquée sans discours
Car depuis trois jours
Le loup n’avait rien mangé.
Ensuite, il s’est allongé
Et attendit Chaperon
Une heure
Environ.
Enfin, on frappa à l’entrée.
-« Qui est là ?... Entrez !»
Chaperon prit peur
En entendant
La grosse voix de l’animal.
Mais sachant
Que sa grand-mère allait mal,
Elle pensa qu’elle était enrouée.
Chaperon s’étant rassurée,
Dit : « C’est votre petite-fille
Qui vous apporte
Une galette aux myrtilles. »
-« Ferme la porte,
Approche de mon lit. »
Dit le loup, poli,
En se dissimulant
Sous les draps blancs.
Mais Chaperon fut surprise
De voir sa grand-mère en chemise
De nuit noire.
-« Et faites voir :
Oh ! Mère-grand,
Que vos bras sont grands ! »
-«C’est pour mieux t’embrasser. »
Chaperon s’est donc avancée.
-« Que vous avez de grandes oreilles ! »
-« Tu sais, je suis vieille.
C’est pour mieux t’entendre, mon enfant »
-«Que vous avez de grands yeux, mère-grand! »
-«C’est pour mieux te voir,
Belle enfant, tu peux me croire.»
-«Mère-grand,
Que vous avez de grandes dents ! »
-«C’est pour te manger !» Et disant cela,
Le loup se jeta
Sur Chaperon
Pour la dévorer toute crue.
Mais elle se sauva, courut,
Et réussit à rentrer dans sa maison !
FIN, personnelle.