Considéré comme la victime désignée de l'arrivée de Fernando Torres à Chelsea, Nicolas Anelka a montré en inscrivant un doublé mercredi à Copenhague (2-0) en huitièmes de finale de la Ligue des champions qu'il ne se laisserait pas pousser vers la sortie sans réagir.
Le Français, qui avait refusé de servir de monnaie d'échange pour l'achat de l'Espagnol à Liverpool, a marqué des points dès l'annonce de la composition de l'équipe.
Optant pour un 4-4-2, l'entraîneur Carlo Ancelotti a décidé de sacrifier Didier Drogba, démontrant ainsi pour la énième fois sa grande estime pour le banni des Bleus.
Depuis la signature de l'Espagnol, Anelka a été inclus dans toutes les expérimentations de l'Italien: derrière le tandem Torres-Drogba contre les "Reds" (0-1), en association avec l'Espagnol contre Fulham (0-0), puis avec l'Ivoirien en Coupe d'Angleterre contre Everton (1-1), où il a d'ailleurs contribué à l'élimination des "Blues" en manquant un tir au but.
A Copenhague, Ancelotti n'a pas eu à le regretter.
Dès la 17e minute, idéalement lancé en profondeur par une passe... du Danois Gronkjaer, un ancien de Chelsea, Anelka fonçait vers la surface de réparation et trompait le gardien de Copenhague d'un tir croisé du droit.
En seconde période, servi cette fois-ci par Lampard, il réussissait un copié-collé, toujours avec la même décontraction dans le geste, et la même étrange absence d'expression sur le visage après des buts pourtant cruciaux pour une équipe qui joue sa saison sur la Ligue des champions.
C'était le septième but d'Anelka en six matches cette saison dans cette compétition, dont il est le meilleur buteur à égalité avec Samuel Eto'o, et son seizième au total, ce qui en fait rien moins que le joueur le plus prolifique de Chelsea.
Pour l'instant, Ancelotti affecte de ne considérer la concurrence entre Anelka et Drogba, et accessoirement avec l'autre Ivoirien Salomon Kalou, cantonné à un second rôle, que sous son angle positif.
"Nous avons des attaquants fantastiques. Nous voulons les maintenir en forme. La rotation leur fera du bien. Ils acceptent mes décisions sans problème. C'est important", a-t-il dit après le match.
Mais Roman Abramovich, à qui on prête l'intention de frapper très fort à l'intersaison, ne verra peut-être pas la nécessité de conserver deux coûteux vétérans de 32 ans -Anelka les aura en mars- pour en laisser systématiquement un sur le banc.